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Lutte d’influence autour des quotas sucriers

Les quotas sucriers doivent être arrêtés en 2015 selon certains lobbys, ou être prolongés jusqu’en 2020 selon d’autres. Zoom sur les points de vue et les arguments avancés.

En marge des négociations sur la Pac 2014-2020, l’avenir des quotas betteraviers se joue en ce moment. Deux courants s’opposent, le premier souhaite en finir avec ces quotas dès 2015, le second demande à les préserver jusqu’en 2020. Concrètement, un accord avait été conclu pour les arrêter en 2015, mais la commission de l’agriculture du Parlement européen pourrait vouloir revenir dessus. Pour obtenir gain de cause, voici les arguments opposés par les uns et les autres.

Arrêt en 2015 = plus de production

Ainsi, des associations se sont regroupées pour se positionner en faveur de l’arrêt en 2015. Le Cius (Committee of European Users of Sugar, comité fort de 26 associations) a ainsi publié une lettre (lien en fin d’article) où il avance ses arguments, en substance :  la précédente réforme sucrière avec les quotas a amené, selon lui, « une meilleure efficacité et des rendements accrus de betterave dans l’Union européenne. Mais les objectifs fondamentaux de l’UE d’une concurrence loyale, la sécurité d’approvisionnement et des prix raisonnables n’ont pas été respectés et ne peuvent être satisfaits jusqu’à ce que les quotas de production, provoquant la distorsion du marché, soient abolis. Les quotas limitent la production sucrière de l’UE pour seulement 80 % de la demande européenne et ils ont poussé le prix du sucre de l’UE à la hausse de façon spectaculaire (le prix communautaire du sucre blanc est maintenant de plus de 50% supérieur à celui du marché mondial). (…) Le maintien des quotas de sucre de l’UE empêche les producteurs de sucre de bénéficier de la pénurie de l’offre intérieure et de la demande mondiale croissante. (…) L’Europe ne peut se permettre d’entraver sa propre compétitivité et de perdre du terrain dans de plus en plus de marchés mondiaux.« 

Poursuite jusqu’en 2020 = plus de stabilité

De son côté, le Copa-Cogeca (« voix unie des agriculteurs et de leurs coopératives dans l’Union européenne« , selon son site internet) oppose ses propres arguments à cette quête d’une production supplémentaire, par la voix de son secrétaire général Pekka Pesonen : « Le secteur de la betterave à sucre a besoin d’un régime stable afin de poursuivre l’amélioration de sa compétitivité. Il y a déjà eu une restructuration importante du secteur avec la réforme de 2006. De grandes coupes économiques ont été appliquées alors. (…) L’octroi de privilèges supplémentaires pour l’industrie du raffinage doit être absolument rejetée, car elle va remettre en question l’effort fait en matière de compétitivité et de la viabilité future de l’industrie de la betterave à sucre. De nouveaux progrès dans le rendement des plantes (on attend jusqu’à 20 tonnes de sucre par hectare dans les meilleures régions productrices de betterave) contribuera à un secteur plus efficace. Le maintien de l’industrie de la betterave à sucre dans nos zones rurales exige également le maintien de l’attractivité de la culture de la betterave par rapport aux autres secteurs arables des cultures. C’est pourquoi le Copa-Cogeca appelle les institutions de l’UE afin de s’assurer que l’organisation actuelle du marché du sucre se prolonger au moins jusqu’en 2020, y compris l’année 2019-2020. L’organisation actuelle du secteur avec ses procédures contractuelles doivent également être maintenues. Ce cadre contractuel permet à la chaîne d’approvisionnement de betterave dans l’UE de bien fonctionner. Si les quotas devaient être supprimés, le marché risque d’être beaucoup plus volatil. Ce serait préjudiciable pour les agriculteurs, l’industrie et les consommateurs. Il serait également néfaste pour l’environnement que la betterave à sucre joue un rôle important dans la rotation des cultures.« 

Ce sont donc les représentants des agriculteurs et des coopératives qui réclament le maintien des quotas jusqu’en 2020 face aux industriels. Prochaine échéance, du 11 au 14 mars prochains, avec une session du Parlement européen.

Et vous, qu’en pensez-vous ? Pour en débattre, rendez-vous ci-dessous dans l’espace « Ecrire un commentaire ».

En savoir plus : https://4a3111b2-a-62cb3a1a-s-sites.googlegroups.com/site/ciussugarusersofeurope/Open%20Letter%20to%20European%20leaders.pdf?attachauth=ANoY7cp4i3HWoZ_UA5fozwcpHt7lRJQSeDgHk24JGBYOh7X0TD5YahgH0AVEaM1Jtq38msET0QBb1pK5QvyI2WaMBKSR0F6dwNoaqICXFQi5JiSIDDrYHKa3ioO2YfuYICi1whS8S1KsDEbMDF81O85sm05uMzMV1Z_yr2omjqbIHWdvaRjl8x4pWYq–WpAHxR53Qw6yhabHWosi23tAvC-EUP9CHfFJ2ncyju3fuwEBm_S4NwZHL-s3eIpskHsoYrVrIBN1bgW&attredirects=0 (lettre du Cius) ;

 

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