La compétitivité de son agriculture est un orgueil national en Ukraine. Son Président de la République a annoncé lui-même que l’objectif de devenir deuxième exportateur mondial de céréales derrière les Etats-Unis serait atteint prochainement.
La presse ukrainienne en a fait ses gros titres ces derniers jours. L’annonce est venue du Président de la République, Viktor Ianoukovitch, lui-même : l’Ukraine est donc en passe de devenir le deuxième exportateur mondial de céréales. Deuxième derrière les Etats-Unis, et donc devant l’Argentine, l’Australie, le Canada, et bien sûr la France. Des pays tels la Russie, la Chine ou l’Inde, sont de grands producteurs, mais pour approvisionner en premier lieu leur marché interne, donc de (relativement) faibles exportateurs.
Plus précisément, c’est en blé, maïs et orge que l’Ukraine va occuper, en cette année 2013, cette position. Le ministre de l’Agriculture, Mykola Prysyazhnyuk, avait précisé dès le mois d’août que l’Ukraine serait troisième en vente de maïs, quatrième pour l’orge et sixième pour le blé. Mais c’est le volume total de l’export de ces trois céréales qui devrait faire atteindre un total proche des 28 millions de tonnes, de 5 millions de tonnes supérieur à l’année dernière.
Tout récemment, le même ministre de l’Agriculture a fait un nouveau point, évoquant le chiffre de 16 % de quantité de grains envoyés à l’étranger de plus que l’année dernière. Le bilan n’est pas encore définitif car les conditions météorologiques ont favorisé les cultures tardives. Surveillant, les prix, il s’est félicité de ce qu’ils remontaient au moment où l’Ukraine exporte.
Au moment de son annonce, le Président ukrainien a également annoncé que l’Ukraine faisait partie des 10 premiers exportateurs mondiaux de viande de volaille, et que son leadership en matière d’exportation d’huiles de tournesol était assis sur 60 % des échanges mondiaux dans ce dernier domaine.
Au-delà des informations, il est à remarquer que l’agriculture et sa compétitivité font la fierté tant des médias que du Président ukrainien. Pas un média « grand public » ne pouvait passer à côté de l’info, sous peine de se voir infliger ce que l’on appelle dans le jargon journalistique un ratage. De fait, l’agriculture ukrainienne se trouve prise dans une saine émulation… De quoi faire des jaloux !
D’autant qu’un projet porté par les gouvernements ukrainien et russe devrait voir le jour prochainement : la création d’un pool de grains « Mer Noire », encore plus fort dans le domaine de l’export.
Notre photo : le tournesol, dont l’Ukraine tire l’une de ses fiertés issues de l’agriculture, la vente de 60 % de l’huile de tournesol sur le marché de l’export mondial.
Par Antoine Jeandey
Journaliste professionnel depuis 1987. Rédacteur en chef de WikiAgri depuis sa création, en janvier 2012. Par ailleurs élu, adjoint au maire de Chaudon (commune rurale d'Eure-et-Loir, 1700 habitants). Co-auteur (avec Camille Beaurain) de "Tu m'as laissée en vie - Suicide paysan, veuve à 24 ans" paru au Cherche Midi éditeur. 
