25 chiffres et 10 graphiques ou tableaux qui résument l’industrie agroalimentaire française aujourd’hui.
La dernière édition du Panorama des industries agroalimentaires est parue en octobre 2014. Elaboré tous les deux ans par le ministère de l’Agriculture, celui-ci est publié à l’occasion du Salon international de l’alimentation (SIAL) dans l’objectif de faire « le point sur la situation des entreprises françaises actives dans les domaines des industries alimentaires et de la fabrication de boissons ». Voici ce qu’il faut en retenir en 25 chiffres.
C’est le chiffre d’affaires (CA), en euros, de l’industrie agroalimentaire en France fin 2012. Cela représente 18,5 % du CA de l’ensemble de l’industrie manufacturière en France. Si l’on y rajoute les salariés de l’artisanat commercial, à savoir les secteurs d’activité charcuterie, cuisson de produits de boulangerie, boulangerie et boulangerie-pâtisserie, pâtisserie, on aboutit à un CA total de 178,44 milliards d’euros, soit 19,9 % du CA de l’industrie française.
C’est le montant total en euros des achats alimentaires des ménages français en 2012. Cela concerne les produits alimentaires et les boissons non alcoolisées.
C’est le chiffre d’affaire en euros du secteur de la transformation de la viande en France en 2012. Il s’agit du secteur de l’IAA dont le CA est le plus élevé, devant l’industrie laitière (27,7 milliards d’euros), la fabrication de boissons (26,6 milliards), la fabrication d’aliments pour animaux (13,0 milliards) et la fabrication de produits de boulangerie-pâtisserie et de pâtes (10,6 milliards).
C’est le chiffre d’affaire en euros pour l’année 2012 du groupe Danone, le plus grand groupe agroalimentaire français, dont les marques les plus connues sont Activia, Gervais, Actimel, Danette, Evian, Volvic ou Badoit. Danone devance le groupe Lactalis (avec 15,70 milliards de CA et des marques comme Bridel, Roquefort Société, Président, Bridélice, Lactel), Pernod Ricard (avec 8,22 milliards de CA et des marques comme Absolut Vodka, Pastis Ricard, Malibu, Suze, etc.), Tereos (avec 5,04 milliards de CA et une marque comme Béghin Say) et le groupe Terrena (avec 4,48 milliards de CA et des marques comme Gamm vert, Paysan Breton, etc.).
C’est l’excédent des échanges agricoles et agroalimentaires français réalisé en 2013, soit à peu près l’équivalent de l’excédent « historique » de 2011 (11,7 milliards d’euros). Après l’aéronautique, il s’agit du plus important excédent commercial français. En 2013, les productions agricoles ont enregistré un excédent de 4,4 milliards d’euros et les industries agroalimentaires de 8,5 milliards. Ces bons résultats commerciaux reposent en particulier sur la performance de trois secteurs : (1) le secteur des boissons, qui est le premier secteur d’exportation français (le secteur des vins et spiritueux enregistre à lui seul un excédent de près de 10 milliards d’euros) ; (2) les produits laitiers avec un excédent de 3 milliards d’euros ; (3) et la transformation des grains et de l’amidon. En effet, en dehors de ces secteurs, on observe ces dernières années une détérioration du solde commercial des IAA. C’est le cas, par exemple, du secteur de la viande, qui est déficitaire depuis 2004, mais aussi et surtout du secteur des fruits et légumes frais ou transformés.
C’est ce que représente en euros le marché de l’agriculture biologique en France en 2013 (consommation à domicile et restauration collective). Ce marché a doublé depuis 2007, même s’il ne représente que 2,5 % du marché alimentaire français. Les ventes sont d’abord réalisées en grandes surfaces alimentaires (46 %), puis dans les magasins spécialisés (36 %) et elles concernent les produits d’épiceries et boissons (26 %), les produits de crémerie (20 %), les fruits et légumes (16 %) et les produits carnés et d’aquaculture (13 %). En 2013, 75 % des produits biologiques consommés en France ont été produits sur le territoire national. Plus d’un million d’hectares sont désormais exploités en bio. La filière biologique compte plus de 25 500 producteurs.
C’est le nombre de salariés que comptaient l’industrie agroalimentaire et l’artisanat commercial en 2012. Cela représente 19,9 % des effectifs industriels en France. L’IAA est ainsi la première industrie française par ses effectifs. L’IAA à elle seule employait 425 640 salariés en 2012, soit 14,5 % de l’emploi industriel en France.
Ce sont les effectifs de l’industrie des viandes en France en 2012. Il s’agit du secteur de l’agroalimentaire qui emploie le plus grand nombre de salariés, devant la fabrication de produits de boulangerie-pâtisserie et de pâtes (55 940), l’industrie laitière (55 265), la fabrication de boissons (50 900) et la fabrication de cacao, chocolat et de produits de confiserie (23 994).
C’est le nombre d’entreprises dans les industries agroalimentaires et l’artisanat commercial en France en 2011. Cela représente 20,5 % du nombre d’entreprises de ce secteur dans l’UE. 91 % de ces entreprises en France avaient moins de 10 salariés. C’est beaucoup plus que la moyenne de l’industrie française qui se situe à 77 %. Les entreprises de plus de 250 salariés ne représentent que 0,4 % des entreprises de l’IAA. Elles n’en jouent pas moins un rôle décisif puisqu’elles totalisent 39,7 % de la valeur ajoutée du secteur, 37,5 % de ses effectifs et même 64,7 % du chiffre d’affaires à l’exportation. Cette structuration (part majoritaire des petites entreprises dans le nombre d’entreprises et domination des grandes entreprises en termes de valeur ajoutée) est également présente dans l’Union européenne. Les entreprises de moins de 10 salariés représentent 79 % de l’ensemble des entreprises du secteur de l’UE et les entreprises de plus de 250 salariés, 50,6 % de la valeur ajoutée.
C’est le nombre de salariés des industries agroalimentaires en Bretagne en 2012. Elle est la région qui emploie le plus grand nombre de salariés de ce secteur en France, devant les Pays de la Loire, Rhône-Alpes, le Nord-Pas-de-Calais et l’Aquitaine. La Bretagne et les Pays de la Loire comptent à elles deux près de 100 000 emplois dans l’agroalimentaire. Avec 1 508 entreprises, la Bretagne arrive en troisième position en nombre d’entreprises agroalimentaires derrière les régions Rhône-Alpes (2 012) et Provence-Alpes-Côte d’Azur (1 836).
C’est le nombre de nouveaux produits alimentaires qui ont été mis sur le marché en 2013. La part de ces nouveaux produits tend à augmenter depuis quelques dernières années puisque 50 % des produits alimentaires n’existaient pas en 2008.
Ce seraient le nombre d’emplois créés suite aux investissements réalisés en France en 2013 par des entreprises étrangères dans le secteur agroalimentaire. Ces investissements représentaient environ 9,5 % du total des investissements dans l’industrie manufacturière. Les principaux pays qui investissent en France dans l’agroalimentaire sont les Etats-Unis, puis la Chine, la Belgique et l’Italie. On peut observer une montée en puissance des investissements de la Chine ces dernières années. L’IAA est d’ailleurs le premier secteur d’investissement chinois en France. Ce secteur représente 15 % du total des investissements de la Chine dans l’Hexagone. On compte une trentaine d’implantations chinoises en France (outre plus de 80 implantations dans les domaines viticoles). La Chine est également un lieu privilégié d’investissement pour les entreprises françaises du secteur alimentaire puisqu’elle est actuellement le troisième lieu d’investissement français dans le monde dans ce secteur après l’Union européenne et les Etats-Unis (en termes de stock sortant d’investissement à l’étranger).
En juillet 2013, pour la première fois, les produits français, en dehors des vins et spiritueux, qui ont été enregistrés en appellation d’origine protégée (AOP), en Indication géographique protégée (IGP) ou en Spécialité traditionnelle garantie (STG) ont dépassé le nombre de 200. Au sein de l’Union européenne, la France occupe le deuxième rang, derrière l’Italie, en nombre de dénominations enregistrées.
C’est le pourcentage du chiffre d’affaires du secteur réalisé par les dix premières entreprises, ce qui est considéré comme le signe d’une concentration du secteur en question. Les secteurs concernés en France sont la transformation et la conservation de pommes de terre, la fabrication d’huiles et de graisses raffinées, la fabrication de beurre, la fabrication de produits amylacés, la fabrication de sucre, la fabrication de cidre et de vins de fruits, la fabrication de malt et la fabrication de bière. On observe, en effet, un processus de concentration des industries alimentaires, tant à l’échelon français, qu’au niveau international.
C’est la part en pourcentage des ouvriers dans la main-d’œuvre de l’industrie agroalimentaire en 2012. Il s’agit d’une part bien plus élevée que dans les autres industries (49 %). On peut d’ailleurs remarquer que les industries alimentaires emploient plus d’ouvriers et d’employés que les autres industries et bien moins de cadres et de professions intermédiaires. Elles emploient également plus de femmes : 36 %, contre 25,5 % dans les autres industries.
C’est la part en pourcentage de la distribution alimentaire réalisée par les grandes surfaces d’alimentation générale en 2012. Elles devancent l’alimentation spécialisée et l’artisanat commercial (19 %) et les petites surfaces d’alimentation générale (7 %). La part de la grande distribution a cependant tendance à baisser ces dernières années. Dans l’alimentaire, c’est le groupe Carrefour qui détenait la part de marché la plus grande en 2013 (20,3 %), devant Leclerc (19,6 %), Intermarché (14,2 %), le groupe Casino (11,7 %) et le groupe Auchan (11,3 %). Il est à noter qu’en 2013, les marques de distributeurs représentaient 51 % du volume des ventes en grandes surfaces et 38 % de leur valeur.
C’est le nombre de sites industriels en France du groupe suisse Nestlé, qui était le plus grand groupe agroalimentaire mondial par son chiffre d’affaire en 2012.
C’est la part en pourcentage du chiffre d’affaires réalisé par les industries alimentaires via des filiales implantées à l’étranger. Il s’agit du taux le plus élevé de toute l’industrie française, devant les secteurs du raffinage et de l’industrie automobile.
C’est la part consacré par les ménages français à l’alimentation en 2012. C’est le troisième poste de dépenses après le logement, le chauffage et l’éclairage (26 %), ainsi que les transports (14 %). Cette part baisse de façon continue depuis 1959, celle-ci se situant alors à 22 %.
C’est le rang dans le classement mondial de 2012 des plus grands groupes agroalimentaire de la première entreprise française, le groupe Danone, avec un chiffre d’affaires de 26,99 milliards de dollars, devant Lactalis, qui arrive en 15e position avec un CA de 20,30 milliards de dollars, puis Pernod Ricard, en 43e position. Il est à noter que le Groupe Danone est la troisième entreprise européenne du secteur agroalimentaire par son CA et Lactalis, la cinquième.
C’est le nombre de pôles de compétitivité en France qui sont principalement concernés par l’agroalimentaire, sur un total de 71 pôles de compétitivité. C’est le cas, par exemple, de la Valorial dans l’Ouest de la France consacré aux aliments de demain dont l’objectif est, selon son site, de « permettre à la filière [agroalimentaire] et à ses entreprises de se repositionner sur des projets porteurs de valeur ajoutée, d’emplois et de développement pérenne ».
C’est la part de marché à l’exportation de la France dans le secteur agroalimentaire. Cette part est en baisse ces dernières années puisqu’elle est passée de 6,47 % en 2010 à 6,04 % en 2013. C’est dans l’UE que la part de la France dans les importations de la zone est la plus élevée, devant la région Afrique du Nord-Proche et Moyen-Orient et l’Asie de l’Est (Chine, Hong Kong, Taiwan, Corée du Sud, Japon).
C’est le rang de la France dans le classement des principaux exportateurs de produits agroalimentaires dans le monde. Elle arrive derrière les Etats-Unis, l’Allemagne et les Pays-Bas. Elle arrive également en quatrième position mondiale pour les exportations de produits transformés.
C’est le nombre de coopératives agricoles qui figurent parmi les dix premiers groupes alimentaires français en termes de chiffres d’affaires : Tereos (4e), Groupe Terrena (5e), Sodiaal Union (7e). Ce chiffre passe même à six si l’on prend en compte les quinze premiers groupes : Vivescia (11e), Agrial (12e), Axéréal (14e). Au total, en 2012, les organismes coopératifs (et leurs filiales de droit privé) employaient 19 % des effectifs salariés des industries alimentaires et représentaient 17 % de la valeur ajoutée du secteur.
C’est le rang mondial qu’occupent plusieurs groupes industriels français dans leur secteur d’activité. C’est le cas de Danone dans le secteur des produits laitiers, de Vivescia pour les producteurs de malt et de Bonduelle pour la transformation de légumes. Il est à noter que Lactalis est le numéro 2 mondial des produits laitiers, Pernod-Ricard est le deuxième groupe mondial pour les vins et spiritueux, et Soufflet pour la production de malt.
En savoir plus : http://agriculture.gouv.fr/Le-panorama-des-IAA (page du site du ministère de l’Agriculture consacrée au panorama des IAA 2014), www.pole-valorial.fr (site internet du pôle Valorial).
Par Eddy Fougier
J'interviens régulièrement dans Wikiagri.fr dans la rubrique "Réflexions". Je suis un "chasseur" de tendances émergentes, d'initiatives originales et d'innovations en lien avec l'agriculture, l'alimentation et les relations, souvent compliquées, entre le monde agricole et le reste de la société. Il n'y a pas de commentaires pour le moment. Soyez le premier à participer !
Le problème est que depuis 1980, la part de l’agroalimentaire dans le PIB ne cesse de régresser, plombée par les réglementations et contraintes de toutes sortes imposées par l’Union européenne et aggravées par l’interprétation excessive de l’administration Française et l’action forcenée des écologistes.
Ainsi, le deuxième des deux seuls postes excédentaires de la balance commerciale de notre pays va se ratatiner au rythme des exigences des environnementalistes acharnés et de réglementations drastiques qui réduisent les rendements et la qualité des produits (nitrates et protéines des céréales par exemple)