Pour empeÌ‚cher les limaces de mettre aÌ€ mal les jeunes cultures, les pratiques agronomiques se combinent aÌ€ une protection phytosanitaire, renforceÌe par l’arriveÌe sur le marcheÌ de nouveaux produits, conventionnels comme de biocontroÌ‚le.
Lentes (elles parcourent 5 meÌ€tres par heure) mais voraces (une limace consomme l’eÌquivalent de 50 % de son poids en 24 heures), les limaces causent d’importants deÌgaÌ‚ts sur les graines et plantules. « Leurs deÌgaÌ‚ts peuvent treÌ€s peÌnalisants et aller jusqu’aÌ€ des destructions de cultures », preÌvient Pierre Olçomendy, chef de marcheÌ antilimaces chez De Sangosse. Le colza et les ceÌreÌales sont les plus toucheÌs, mais maïs, tournesol, pommes de terre ne sont pas eÌpargneÌs.
Le colza est particulieÌ€rement sensible aux deÌgaÌ‚ts des limaces car si son bourgeon terminal est abiÌ‚meÌ, la plante ne repartira pas. La germination et le deÌbut de la croissance, jusqu’aÌ€ 4-5 feuilles en ceÌreÌales, sont les stades les plus sen- sibles.
Une bonne vigueur de deÌpart limitera la dureÌe de cette phase. Les conditions meÌteÌorologiques ont une grande influence sur la preÌsence ou non des limaces. MalgreÌ un automne dernier, treÌ€s sec, qui a vu un marcheÌ en reÌgression de 65 %, on note une tendance aÌ€ l’augmentation des populations de limaces grises du fait des hivers doux et humides, de la simplification du travail du sol et de la geÌneÌralisation des couverts.
Si, sur les conditions meÌteÌo il n’y a aucune prise, certaines pratiques agronomiques limitent pourtant la reproduction et les deÌplacements des limaces : allonger les rotations avec des cultures de printemps, deÌchaumer pour deÌtruire les œufs, affiner le lit de semences, rouler la terre apreÌ€s semis.
Certains couverts, comme la moutarde, le sarrasin ou la feÌverole, sont moins appeÌtents pour les limaces. « Les antilimaces sont efficaces mais rarement treÌ€s efficaces, souligne Jean-Baptiste Thibord, speÌcialiste ravageurs chez Arvalis. Les produits aÌ€ eux seuls ne suffisent pas toujours, d’ouÌ€ l’importance des mesures agronomiques pour limiter les populations. » Il faut aussi veiller aÌ€ preÌserver les auxiliaires, comme les carabes, qui sont d’importants preÌdateurs d’œufs de limaces. En l’absence de modeÌ€le de preÌvision, l’eÌvolution des populations de limaces est difficile aÌ€ anticiper.
Elle deÌpend des parcelles, des conditions meÌteÌo, de la vigueur des plantes en deÌbut de cycle… La neÌcessaire estimation passe par des pieÌgeages, avant les semis. DiffeÌrents outils d’aides font leur apparition. Adama va proposer LimAlert, une application gratuite qui sera dispo- nible pour la prochaine campagne.
DeÌjaÌ€ active dans d’autres pays europeÌens, cette appli analyse les risques aÌ€ la parcelle, selon le type et la meÌteÌo. « Elle permet un raisonnement fin aÌ€ la parcelle », deÌvoile Guillaume Barbe, chef de marcheÌ antilimaces chez Adama. De son coÌ‚teÌ, De Sangosse s’appuie sur un reÌseau de 800 agriculteurs qui pieÌ€gent pour alimenter son observatoire des risques.
Il y a deux sortes de limaces qui s’attaquent aux cultures,les limaces grises, les plus freÌquentes, et les limaces noires, les plus compliqueÌes aÌ€ deÌtruire. Ces limaces noires, ou terricoles, vivent plus enfouies dans la terre et sont donc plus difficiles aÌ€ repeÌrer.
Il y en a une seule geÌneÌration par an, contrairement aux limaces grises, qui se renouvellent aÌ€ raison de deux geÌneÌrations par an, au printemps et aÌ€ l’automne.
Face aÌ€ elles, il faut privileÌgier un semis preÌcoce de colza pour que le stade sensible soit passeÌ aÌ€ l’eÌclosion des limaces d’automne. MeÌ‚me si cela n’a pas eÌteÌ le cas cet hiver, des tempeÌratures rigoureuses n’eÌliminent pas tout danger car, si les adultes meurent en deçaÌ€ de – 3,5 °C, il faut – 10 °C pour deÌtruire les œufs.