Jusqu’à présent, l’aide aux plus démunis incombait de facto à la responsabilité des ministres de l’Agriculture de l’Europe puisqu’elle venait du PEAD (plan européen d’aide aux démunis), fondés sur les excédents agricoles. Ceux-ci n’existant plus, le PEAD s’arrête, avec désormais un nouveau dispositif en gestation.
L’exemple le plus célèbre en France est celui des Restos du Coeur, qui vivent grâce aux dons, mais aussi et même surtout grâce à ces substantielles subventions européennes. Mais cette association est loin d’être la seule. En son temps, le ministre de l’Agriculture du gouvernement Sarkozy-Fillon, Bruno Le Maire, avait réussi à négocier au niveau européen pour retarder la fin du PEAD. Mais l’Europe ne veut plus, aujourd’hui, en entendre parler, avec un argument somme toute évident : les excédents alimentaires d’où étaient tirées ces aides n’existent plus.
Pour autant, il est tout autant évident que l’aide aux associations s’occupant des plus démunis ne doit pas cesser : il faut donc inventer un nouveau système d’abondement des subventions européennes. C’est dans cet esprit que la Commission européenne propose de créer un fonds européen d’aide aux plus démunis (FEAD). Celui-ci serait acté pour la période 2014-2020 avec une enveloppe de 2,5 milliards d’euros. Les Etats membres financeraient ainsi 15 % des coûts de leurs programmes nationaux, tandis que les 85 % restant seraient pris en charge par le fonds nouvellement créé.
Cette proposition de la Commission européenne doit désormais être débattue par le Parlement européen et le conseil des ministres de l’Union européenne, avec notamment un volet important sur l’utilisation du fonds : l’Europe s’est fixée pour objectif à l’horizon 2020 de réduire d’au moins 20 millions le nombre de personnes en situation de pauvreté.
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