eta 25 semaine 37 couverture

L’ETA PELLEN A ÉVOLUÉ AVEC L’AGRICULTURE FINISTÉRIENNE

Photo de groupe ETA Pellen

D’une fonction de défricheur il y a 70 ans, l’entreprise familiale Pellen a pro- gressivement évolué vers un modèle d’ETA polyvalente.

L’entreprise que dirige les deux frères Pellen, Dominique et Sébastien, se situe presque au bout du monde, sur la commune de Plouvorn à quelques dizaines de kilomètres de Brest. Ici, c’est le climat doux du Finistère qui a conditionné l’agriculture. « Quand mon père a lancé l’entreprise en 1955, il faisait beaucoup de défrichage et de rotavator. À cette époque, les gens cultivaient surtout les parcelles autour des fermes » retrace Sébastien Pellen. Dans les années 60/70, le développement du maïs donne une nouvelle dimension à l’élevage en Bretagne, et l’ETA Pellen s’équipe en gamme complète du labour à la récolte.

Le père passe le relai à Sébastien en 1997 alors que Dominique avait rejoint l’entreprise dès 1994 en déve- loppant le chaulage. « Aujourd’hui, nous proposons toutes les prestations, sauf la pulvérisation. C’est compliqué dans les zones légumières comme la nôtre avec des cultures à fortes valeurs ajoutées à proximité » explique l’entrepreneur breton. Après plus de 20 ans à la tête de l’entreprise, ils ont continué à la développer en taille et en chiffre d’affaires.

L’année 2004 représente un tournant lorsqu’ils rachètent une partie du parc matériel de la seconde ETA de la commune qui cesse son activité. Cet agrandissement est aussi l’occasion de faire construire les nouveaux locaux en périphérie alors que l’ancien atelier était complètement enclavé dans le bourg. De 4 salariés en 1994, l’entreprise compte actuellement 10 chauffeurs à temps plein ainsi que plusieurs apprentis et une secrétaire à mi-temps.

Du matériel adapté aux exploitations bretonnes

Depuis qu’ils se sont installés, les deux frères ont vu l’ac- tivité agricole continuer à évoluer autour d’eux. « Dans le  secteur,  il  y  avait  une  quarantaine  d’éleveurs  laitiers. Aujourd’hui, nous pouvons les compter sur les doigts de la main. Malgré les agrandissements, il y a eu une baisse des prestations d’ensilage » analyse Sébastien Pellen. Pour autant, l’élevage n’a pas disparu puisque la production porcine s’est développée dans le même temps. L’ETA finistérienne s’est adaptée à la demande avec notamment deux broyeurs à maïs grain. Le plus récent est de marque Stade, avec une trémie d’une capacité de 10t. Les diri- geants de l’entreprise ont demandé des aménagements aux constructeurs pour s’adapter aux conditions locales.

« C’est une marque Allemande. Là-bas, ils ont presque tous des trémies pélicans. Le problème c’est qu’ici cela repré- sente un ensemble trop grand, presque 10m linéaire avec le tracteur, pour les exploitations où nous allons broyer le maïs » explique Sébastien Pellen. L’ETA s’est donc orientée vers le modèle qui est habituellement utilisé lors de la récolte aux champs avec un chargement de la trémie par la moissonneuse-batteuse. « Mais ici, ce n’est pas possible. Les parcelles de maïs à broyer n’appartiennent pas toujours à nos clients » précise l’entrepreneur. Pour y remédier, ils ont conçu une vis qui charge la trémie depuis les remorques et ont également fait inverser la flèche et l’essieu du broyeur. Ainsi le tapis convoyeur de farine a une mobilité de 240° contre 180° dans la version originale. « Nous pouvons nous adapter à toutes les configurations d’exploitations pour déposer la farine » rapporte le breton.

Une potence sur les tonnes à lisier

Qui dit cochon, dit aussi lisier en quantité. C’est pourquoi l’entreprise possède 6 tonnes à lisier : 2 Samson de 25 000 et 27 000l, 2 Joskin de 22 500l et une Mauguin de 20 000l. Ce parc matériel est nécessaire pour être parfaitement opérationnel durant le pic d’activité où fertilisation des surfaces à maïs et des céréales d’automne se chevauchent.

Sur les tonnes à lisier, les entrepreneurs se sont aussi adaptés à leur clientèle en production porcine. Pour pomper le lisier sous le bâtiment, il faut généralement passer le tuyau dans les buses latérales. « Les tourelles de pompages ne sont pas adaptées et les bras compas sont souvent trop gros. Nous sommes donc amenés à pomper aux cônes » relève Sébastien Pellen. Pour faciliter la manutention du tuyau par les chauffeurs, les tonnes sont équipées d’une potence à laquelle le cône est attaché par une chaîne. Lorsque le pompage est terminé, le chauffeur avance le tracteur et la potence tire le cône et le tuyau. Une main hydraulique permet ensuite de remonter le tuyau au-dessus du garde-boue. Le chauffeur n’a alors plus qu’à ranger la partie arrière du tuyau.

Pour broyer le maïs, l’ETA Pellen utilise un modèle de marque Stade et un moulin installé sur une ancienne ensileuse.
 
Texte et photos: Thimothée Legrand

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