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Les Folies fermières, le cabaret à la ferme

Surprenant et insolite : un éleveur installé aux portes du Tarn, entre Albi et Toulouse, gère un cabaret qu’il a ouvert sur son exploitation, Les Folies fermières.

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C’est l’histoire de David Caumette, sa ferme de 130 hectares reprise à ses parents en 2000, ses 70 vaches, ses 60 porcs et autant d’agneaux et, depuis un peu plus de deux ans… son cabaret ! Un vrai, avec un grand spectacle qui prend place dans un bâtiment construit à cet effet et, devant la scène, une bonne centaine de personnes qui assistent à cette curiosité au sein d’une ferme, tout en dégustant un repas composé exclusivement avec la viande de l’exploitation. Le tout pour la modique somme de 40 €. Facile d’imaginer que l’expérience n’existe nulle part ailleurs en France !

C’est ce caractère unique que plusieurs équipes de télévision sont déjà venues filmer au cours des dernières semaines. Puisqu’un samedi soir sur deux, c’est la fête sur l’exploitation. David Caumette troque sa tenue d’agriculteur pour le costume cravate de grand organisateur de spectacles. Il possède même une licence universitaire pour cela.

Des artistes professionnels toulousains assurent le spectacle

Les cars se succèdent, venus de la France entière et remplis de curieux, avides également d’une vraie authenticité.

A l’image de Jacqueline et de son amie Yvette, habitantes de villages voisins, qui n’en reviennent pas de découvrir un tel divertissement dans une ferme. « C’est très étonnant que ce soit un fermier qui organise cela, mais on a regardé son site et on s’attendait à le voir. C’est très bien que quelqu’un s’investisse comme ça, on reviendra !« 

Il faut dire que rien n’est laissé au hasard. Depuis le début de l’année, ce sont des artistes professionnels toulousains, choisis au cours d’un casting, qui assurent la tenue d’une revue. Du reste, dès l’entrée sur scène de Tisto, un surprenant magicien de tout juste 20 ans et de Corinne, Nina et Amandine, les danseuses, le public sait qu’il va passer une belle soirée. « Dès la première fois, on a eu à coeur de venir tenter l’expérience. L’ambiance est agréable, très familiale. On ne vient pas du tout à reculons parce que c’est la campagne, au contraire ! On trouve le projet très pertinent. Mais que ce soit ici ou ailleurs, rien ne change pour faire le spectacle, nous on est des professionnels. On espère même rester très longtemps ! » insistent-ils tout sourire. Mais déjà vient l’instant ou le rideau va se lever. Ce soir aussi l’ensemble fait salle comble. Les 100 personnes qui ont pris place sont impatientes. Et apprécient les déhanchés des danseuses, comme les facéties de Tisto.

Pendant ce temps, voici le repas, servi par des agriculteurs voisins. Car le concept est là et David Caumette se réjouit de sa trouvaille. « Pour nous c’est formidable. Les producteurs servent leur production, ils en parlent au public, lui font connaître ce qu’il mange et la passion de leur métier. En plus c’est pour eux un complément de revenus évident ! Mais le cabaret pour nous, c’est un bonus. Aujourd’hui on est devenu une start-up agricole.« 

La start-up agricole crée des emplois

En effet la ferme de David Caumette est une véritable entreprise autour de laquelle gravitent les activités d’élevage des divers animaux, de la vente de canards de Jérémy, son frère installé à Lavaur, et de la vente en direct de ses propres produits. Il vend sa viande sur sept marchés du Tarn et de la métropole toulousaine et également au sein même de son exploitation. Et avant l’ouverture de la salle du cabaret, chacun peut visiter la ferme. Histoire de toucher du doigt une réalité agricole ici bien vivace.

C’est ainsi qu’une ferme-auberge a d’abord pris corps sur ce domaine, avec derrière les fourneaux Laëtitia, l’épouse de David Caumette. Mais très vite les seuls repas se sont avérés insuffisants pour faire vivre leur entreprise. C’est alors que la création de spectacles est devenue une évidence, de manière à rendre attractive la ferme-auberge. Une idée très séduisante, à tel point que déjà les réservations pour le réveillon de la fin de cette année commencent à affluer. Et puis à 34 ans, notre homme a permis à sa femme de s’assurer un emploi à temps plein et a embauché deux bouchers.

Autrement dit, alors que le monde agricole traverse une crise sans précédent, David Caumette prouve que l’emploi ainsi organisé est possible et que la ruralité peut être synonyme d’événements majeurs. « Que puis-je demander de plus ? Je travaille en famille, je paye mes charges et je me fais plaisir. Alors je suis peut-être atypique parce que j’ai beaucoup d’idées assez hors du commun pour ma profession, mais on voit que quand on entreprend et que l’on va jusqu’au bout, on peut faire quelque chose de très bien. Maintenant il faut le structurer tout ça« , glisse t-il ravi.

En attendant, cette réussite est déjà saluée par la région Occitanie. Sa présidente Carole Delga vient en effet de lui attribuer le prix Coup de pouce, dont l’objectif est de soutenir l’entrepreneuriat et l’innovation. Et désormais David Caumette nourrit un grand projet, celui de construire un deuxième local qui aura pour vocation de porter à 150 le nombre de couverts. Histoire de poursuivre et d’amplifier cette diversification pour le moins originale, qui ressemble à une belle aventure.


En savoir plus : http://lesfoliesfermieres.com (site internet du cabaret) ; https://www.facebook.com/lesfoliesfermieres (page Facebook de Les Folies fermières).

Ci-dessous, depuis le début de l’année ce sont des artistes professionnels toulousains qui viennent animer la soirée.

Ci-dessous, un samedi sur deux, David Caumette troque sa tenue de travail d’agriculteur pour le costume cravate de grand organisateur de spectacles.

Ci-dessous, chaque soirée est un succès grâce à la centaine de personnes qui assistent au spectacle.

Ci-dessous, David Caumette a un grand projet, construire une deuxième salle dont la capacité sera de 150 couverts.

Ci-dessous, la viande servie à table vient de l’exploitation, et de celles des éleveurs voisins.

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