Les producteurs de soja et de colza sont assurés de trouver des débouchés à leurs récoltes. La demande mondiale ne tarit pas. Or les premières prévisions du CIC portent sur des productions mondiales de soja de 383 millions de tonnes (Mt) et de colza de 73 Mt, juste suffisantes pour la couvrir.
La planète n’est pas prête de devenir végane ou végétarienne, n’en déplaisent les opposants à la consommation de protéines animales.
Les prévisions établies par le Conseil international des céréales (CIC) pour la campagne 2021-2022 traduisent une expansion continue des filières d’élevages dans le monde (pour le tournesol, aucune prévision n’est encore connue).
Réussir son colza pour la campagne 2024
Pour nourrir les animaux, 73 millions de tonnes (Mt) de colza et de canola et 378 Mt de soja seraient consommées, soit 20 Mt de plus en un an.
La Chine utiliserait l’équivalent de 122 Mt de soja, soit 3 Mt de plus sur un an. Mais comme l’Empire du milieu n’en produirait que 19 Mt, elle en importera 104 Mt.
En Amérique du Sud, « la consommation d’huile de soja pourrait être étayée par la hausse de la demande industrielle pour la fabrication de biodiesel, notamment au Brésil, où des obligations de mélange plus strictes risquent d’être imposées », rapporte le CIC. Selon lui, l’Argentine et le Brésil consommeraient l’équivalent de 96 Mt de soja en 2021-2022, soit 3 Mt de plus.
Seule l’Union européenne marque le pas. Sa consommation stagnerait autour de 41 Mt.
Autrement dit, les discours et les appels lancés en faveur de la lutte contre la déforestation, en faveur de la baisse de la consommation de viande et des changements des modèles de production n’ont aucune incidence sur l’évolution de la demande et la consommation mondiales d’oléo-protéagineux.
Sa croissance est, entre autres, liée à des facteurs démographiques, à la hausse des revenus des ménages dans les pays émergents et à la reconstitution du cheptel porcin en Chine.
La crise du Covid pousse aussi certains pays à sécuriser leurs approvisionnements en important plus d’oléo-protéagineux. Mais ceux qui en sont sortis ont retrouvé le chemin de la croissance.
Hormis les événements géopolitiques susceptibles de réorienter brutalement les échanges commerciaux internationaux, la prochaine campagne 2021-2022 mettra en scène les mêmes acteurs que la campagne précédente avec notamment la Chine, premier pays importateur au monde de soja et, les Etats-Unis, le Brésil et l’Argentine, qui inonderont la planète d’oléo-protéagineux.
Le continent américain (Etats-Unis, Brésil et Argentine) assureront plus de 85 % des exportations mondiales (156 Mt sur 173 Mt).
Mais les premières prévisions du conseil international des céréales pour 2021-2022, établies après enquêtes, portent sur des productions mondiales de colza, de canola et de soja juste suffisantes pour couvrir la demande mondiale.
Pourtant, jusqu’à 24 Mt de graines de soja et de colza seraient récoltées en plus en 2021-2022. En effet, le CIC projette une production mondiale record de soja de 383 Mt, soit 21 Mt de plus en un an. Un tiers de la production serait étasunienne (123 Mt ; + 9% sur un an) car le niveau élevé des cours du soja incite les farmers à cultiver plus de légumineuses.
Dans le même temps, la production de canola et de colza augmenterait de près de 3 Mt et atteindrait 73 Mt. Les 2,4 Mt de graines récoltées en plus (+ 4 % sur un an) seraient moissonnées au Canada (+ 1,7 Mt) et dans l’Union européenne (+ 0,5 Mt).
Mais compte tenu de la croissance de la demande mondiale, ces hausses ne sont pas suffisantes pour restaurer les stocks mondiaux de colza et de soja à leur niveau de 2019-2020 après avoir baissé durant la campagne qui s’achève.
Autrement dit, l’équilibre entre la production et la consommation de soja et de colza est tenu. Les grands bassins de production ne sont pas à l’abri d’accidents climatiques.
En Amérique du Sud, l’El Nina sévit encore. « Les travaux des champs ne commenceront pas avant six mois. Mais comme le Conseil prédit une croissance de la demande locale et internationale, les superficies moissonnées pourraient croître pour la cinquième année consécutive».
Ci-dessous, culture de soja au Brésil (photo Adobe).
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produire du végétal l’été c’est très bon pour le climat !