A la mi-novembre, les Etats-Unis ont exporté moins de blé tendre que les deux dernières campagnes. Mais avec un objectif export atteignant 27 millions de tonnes (contre 25 Mt en moyenne triennale) selon l’USDA, ils devraient se faire beaucoup plus présents sur la seconde partie de campagne.
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Le deuxième exportateur mondial de blé, derrière la Russie, souffre d’un manque de compétitivité sur la première partie de campagne. Ainsi, le pays a exporté depuis juillet 2018 moins de 7,5 Mt, un chiffre plus faible que lors des deux campagnes précédentes, où à fin novembre, les Etats-Unis avait déjà exporté près de 10 Mt (figure 1).
Figure 1 : rythme d’exportations du blé tendre américain
Source : France Export Céréales d’après USDA, novembre 2018
Au 15 novembre, les principaux clients américains restent les pays asiatiques, et notamment les Philippines (1,2 Mt), le Japon (1 Mt) et la Corée du Sud (0,5 Mt). Ces trois pays ont importé plus de 50 % du blé blanc, et du HRS (Hard Red Spring). Ils utilisent surtout les blés américains pour fabriquer des nouilles blanches.
Quant au Mexique, qui a déjà importé 0,9 Mt de blé américain, il s’approvisionne en HRW (Hard Red Winter) et en SRW (Soft Red Winter).
Au total, sur les 7,2 Mt exportés à la mi-novembre, on retrouve 2,3 Mt de HRW, 2,2 Mt de HRS, 1,8 Mt de blé blanc et 0,9 Mt de SRW (figure 2).
Figure 2 : répartition des exports de blé tendre américain selon leur classe
Source : France Export Céréales d’après USDA, novembre 2018
Avec un disponible exportable estimé à 27 Mt pour la campagne 2018/19, il resterait au pays 18,5 Mt à exporter sur les 6 prochains mois. Cela passera notamment par un regain de compétitivité de leurs blés.
Tableau 1 : disponible exportable américain restant à fin octobre en fonction de la classe des blés
Source : France Export Céréales, d’après USDA, novembre 2018
Ainsi, sur la seconde partie de campagne, la concurrence devrait se faire plus importante chez les clients traditionnels du blé français. Sur ces dernières campagnes, le Maroc a importé autour de 500 kt de blé américain, bénéficiant en plus de droits de douane réduits sur ce contingent. On devrait également les retrouver en Algérie. Plus de 90 % des blés importés par ces pays sont du HRW (figure 3), soit des blés plus protéinés que les français.
Les Etats-Unis pourraient également retrouver des parts de marché au Nigéria, un de ses clients historiques mais qui avait massivement importé du blé russe et nord-européen sur ces dernières campagnes.
Figure 3 : répartition des importations de blé américain selon leur classe (moyenne triennale – 2015-2018)
Source : France Export Céréales, d’après USDA, novembre 2018