Une culture de moins en moins rentable pour les farmers américains
Aux Etats-Unis, et comme dans le reste du monde, les agriculteurs élaborent leur assolement en partie pour des raisons agronomiques mais aussi en fonction de la rémunération des céréales. Depuis plus de 20 ans, la part de blé tendre dans les assolements des farmers américains a diminué au profit du soja alors que le maïs est resté relativement stable (figure 1).
Les Américains sèment en moyenne 2 % de blé en moins par an depuis 20 ans, passant ainsi de 25 Mha en 1997 à 17,7 Mha en 2016 (figure 2).
Figure 1 : répartition de l’assolement entre le maïs, le soja et le blé aux Etats-Unis depuis 1969 (en pourcentages)
Figure 2 : évolution des surfaces de blé semées aux Etats-Unis depuis 1969 (en millions d’hectares)
Les blés russes s’installent en tête du classement des principaux exportateurs de blé tendre
Cette diminution des surfaces amène de fait à une diminution du disponible exportable pour les Etats-Unis. Depuis la campagne 2013/2014, les Américains peinent à garder leur place de leader Au profit de la Russie (figure 3).
Et la campagne 2017/2018 devrait confirmer la tendance. Combinée à une baisse des surfaces encore plus importante, la sécheresse a sévi ces derniers jours, dégradant fortement le potentiel des blés de printemps. La prévision d’exporter 27 Mt pour la campagne à venir pourrait donc être révisée à la baisse le mois prochain, entraînant de surcroît une hausse des cours du blé durant ces dernières semaines, si décisives pour la production de blé dans l’hémisphère Nord.
Figure 3 : comparaison des exportations de blé russes er américaines depuis la campagne 2007/2008, en millions de tonnes