Les prix du blé tendre à Rouen ont touché leurs plus bas niveaux en dollars depuis juin 2010 sur le rapproché. Le seuil des 170 $/t FOB Rouen a donc été franchi à la baisse, laissant émerger des interrogations. Les cours du blé retrouveront-ils des niveaux rémunérateurs pour les producteurs ?
En campagne 2009/2010, les grands exportateurs de blé (USA, Canada, Union européenne, Argentine, Russie, Ukraine, Kazakhstan, Australie) avaient des stocks largement excédentaires. L’offre maximum exportable chez ces huit grands exportateurs atteignait les 120 % des échanges mondiaux alors qu’elle s’établit à 103 % à ce jour. Fondamentalement, le marché du blé devrait ainsi stopper son orientation baissière qui règne depuis ces dernières semaines.
Malgré tout, les fondamentaux ne sont pas les seuls facteurs influençant les prix du marché. C’est une situation particulière qui se produit en ce moment, dominée par une psychologie baissière. Les acheteurs regardent chaque semaine les prix baisser et jouent pour une grande partie l’attentisme. Quelques semaines après l’arrivée des récoltes, le poids des excédents en Europe et sur le bassin mer Noire presse lourdement les prix face à des silos pleins à craquer. Le climat déflationniste pèse aussi sur les cours et de nombreux pays importateurs sont pénalisés par de faibles revenus du pétrole qui les freinent.
Entre fondamentaux et conjoncture, le marché du blé devra chercher son juste équilibre pour la suite de la campagne.
Par Gautier Maupu
Consultant Analyste chez Agritel 
