Dans la Beauce, Matthieu Maisons fabrique et commercialise lui-même 10 tonnes de chips par an en transformant 40 tonnes de pommes de terre cultivées sur l’exploitation familiale. Installé en 2016, il vient d’embaucher deux salariés. Son projet, créateur de valeur ajoutée, qui associe agriculture et savoir-faire industriel, est porteur de développement.
Au 222, rue Saint-Martin à Paris, on ne peut pas les manquer. Les sachets de chips Belsia (Beauce en latin) de 150 grammes sont exposés à l’entrée de l’épicerie Causses, dans un grand panier en osier. Ils ont été livrés directement par sa société. Cependant l’épicerie parisienne est un des rares points de vente franciliens des chips de Matthieu Maisons. L’essentiel de sa production de chips est commercialisée en Eure-et-Loir dans une cinquantaine de points de vente, supermarchés et épiceries spécialisées.
Cette année, Matthieu Maisons entame sa troisième campagne. Sur la ferme de ses parents située à Boisville-la-Saint-Père, quatre hectares de pommes de terre seront cultivés exclusivement pour la transformation. Un laboratoire a été édifié à proximité des corps de ferme où les pommes de terre sont tranchées et cuites avant d’être ensachées.
Le jeune entrepreneur en produira environ 10 tonnes cette année (il faut quatre kilogrammes de pommes de terre pour fabriquer un kilogramme de chips).
Le projet a été réfléchi et monté de A à Z alors même que Matthieu Maisons était encore étudiant dans une école d’ingénieur dans l’industrie. C’est en s’inspirant d’une recette familiale qu’il a mis au point celle de ses chips: épaisseur des tranches, cuisson, épices, sel de l’île de Ré, etc.
Notre interlocuteur a fait le grand saut en 2016. Il a quitté l’emploi d’ingénieur dans l’industrie agroalimentaire qu’il occupait alors depuis cinq ans en Ile de France où il s’était installé. Sur les 20 hectares de pommes de terre qui étaient cultivés chaque année par son père sur l’exploitation familiale (160 hectares), quatre ont été alors réservés pour le projet du jeune entrepreneur.
En 2016, l’intérêt de Mathieu de revenir en Eure-et-Loir dans sa ferme ne portait pas sur la reprise de l’exploitation familiale mais sur le développement d’une production connexe pour créer son emploi avec un revenu régulier à la clé.
Sa priorité était le développement d’une activité créatrice de valeur ajoutée, affranchie de la volatilité des marchés agricoles et des accidents climatiques.
Le coût de production des pommes de terre n’a quasiment plus aucune incidence sur la rentabilité de l’activité de Matthieu Maisons.
A ce jour, la production de pommes de terre et leur transformation en chips a permis à Matthieu Maisons d’employer récemment deux salariés. Celui-ci n’aurait pas créé ces emplois s’il avait repris simplement une exploitation céréalière similaire à celle de son père. Sur 160 hectares, il y cultive des céréales et des oléo-protéagineux livrés dont le produit de la vente dépend des prix des marchés mondiaux.
Les charges de l’entreprise de Matthieu Maisons sont essentiellement des coûts de transformation, les frais de transport et, sa rémunération et celle de ses salariés. Elles sont plus faciles à maîtriser que la volatilité des marchés agricoles.
Toutefois, le poste de charges le plus important est l’expédition des sachets. Ils ne pèsent que 150 grammes mais ils sont très volumineux et très légers puisqu’ils sont d’abord remplis d’air. Aussi, Matthieu Maisons s’est constitué un réseau de distributeurs dense pour commercialiser le plus grand nombre de sachets à moindres frais.
Le projet de Matthieu Maisons, à cheval sur l’agriculture, l’industrie et le commerce a été suivi par les Chambres compétentes. Mais un projet en appelant un autre, il ne se contentera plus de produire 10 tonnes de chips dans quelques années dans sa chipsterie…
En savoir plus : https://www.chipsbelsia.com (site internet des chips Belsia) ; https://www.facebook.com/chipsbelsia (page Facebook).