Attention, la Chine sait désormais faire du vin, et du bon, et même du français ! Et peut donc réellement envisager de baisser significativement ses importations de France…
La grande nouvelle du moment concerne une menace que fait peser la Chine sur ses importations de vins français. Une menace prise à la légère par certains commentateurs qui estiment que les Chinois aiment trop le vin pour aller au bout de leurs intentions… Je ne suis pas dans le secret et ne connais donc pas la réponse, mais attention, car l’argument, à mon sens, ne tient pas.
Cela fait ainsi plusieurs années que les Chinois se sont lancés, chez eux en Chine, dans la production viticole. Et pas n’importe comment. J’avais personnellement visité un domaine situé près de la Grande muraille, au nord de Pékin, en 2006 (dans le cadre d’un voyage de presse organisé alors par l’Afja, et à cette époque je travaillais pour JA Mag), les photos ci-dessous datent de ce voyage. En 2006 donc, les Chinois avaient reproduit un château bordelais à l’identique, grâce à l’Onivins (dans le cadre d’un accord commercial). Sur ce site, les équipements et les cépages avaient été fournis par les Français. A l’époque, nous en étions à la troisième année de production, qui restait encore relativement. Le vin réclamait à vieillir quelque peu aussi. Mais sa saveur avait de quoi tromper bien des oenologues.
Depuis, on le sait, les Chinois ont largement investi dans différents domaines viticoles à l’étranger, et notamment en France. Ils ont perfectionné un savoir-faire déjà réel à la base. Et des domaines comme celui visité en 2006 par ce petit groupe de journalistes français dont je faisais partie, qui était alors pilote, il y en a eu d’autres, et en phase de production.
Alors aujourd’hui, ce qui peut éventuellement freiner l’intention de taxer les vins français, ce n’est pas le fait de les apprécier, car les Chinois savent faire l’équivalent et d’ailleurs le font. Mais uniquement un problème de quantité… Pour le moment. Problème qui pourrait bien ne plus être réel d’ici quelques années.
Ne nous gaussons pas si vite avec le savoir-faire viticole français, qui certes est un argument. Mais en l’occurrence, nous l’avons déjà légué…
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Ci-dessous : photos d’un domaine-pilote en Chine en 2006, réalisé avec l’aide de l’Onivins.