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Au milieu du XIXe siècle, la France connaît un redressement économique après une longue période de troubles politiques et sociaux. Conforté dans ses frontières et dans ses alliances diplomatiques, le pays, qui est alors la première puissance mondiale, est avant tout une grande nation agricole, à 80 % rurale et paysanne.
Les œuvres d’art révèlent de précieux indices dans la compréhension de notre histoire
Les artistes se font l’écho des mutations profondes de leur temps. Les peintres redécouvrent le plein air, les techniques picturales et l’expérimentation de nouvelles matières permettant de quitter l’atelier et d’aller peindre directement sur le motif, dans les forêts, dans les champs, au bord de la mer. Les sculpteurs eux aussi s’intéressent aux nouveaux sujets que constituent les travaux ordinaires de la vie rurale, sortant du cadre convenu des sujets historiques, antiques et religieux, et en renouvelant progressivement la technique qui s’écarte des convenances académiques.
Les céréales inspirent par leurs couleurs, leur lumière, leur matière…
Parmi les sujets champêtres et ruraux, le monde céréalier est propre à fournir aux artistes de nombreuses sources d’inspiration. Du champ au grenier, et même jusqu’au panier à provisions, les étapes de traitement des céréales offrent des occasions nouvelles de travailler sur la condition sociale des ouvriers agricoles. Il s’agit aussi de prendre les céréales comme sujet décoratif pour leurs qualités esthétiques et pour les jeux de matière qu’elles peuvent occasionner. Elles offrent également un magnifique prétexte pour l’étude des couleurs et de la lumière.
Témoins des transformations de l’outil de production
Alors que l’Etat et l’industrie céréalière française s’attèlent à moderniser l’outil agricole pour éviter les famines, les artistes s’inscrivent dans ce mouvement de renouvellement des problématiques céréalières. Tandis que d’importants progrès sont réalisés concernant l’approvisionnement, le stockage et les conditions de travail dans les champs, les peintres, les sculpteurs, les orfèvres et plus tard les photographes investissent le champ des possibles de ces préoccupations nationales renforcées par la nécessité, pour les autorités, de se concilier le vote de la paysannerie, majoritairement céréalière.
Des Glaneuses de Millet aux deux œuvres intitulées Le Déjeuner sur l’herbe de Manet et Monet, en passant par la chaise Les trois-épis de Gallé, La Paye des moissonneurs de Lhermitte et La Semeuse de Roty, nous vous invitons à découvrir la place des céréales dans ces œuvres, replacées dans le cadre de leur production et dans la carrière des artistes.
La sieste de Van Gogh
Retrouvez le détail de cette promenade céréalière et les photos des œuvres sur http://imaginaire.passioncereales.fr/une-culture-a-partager