Ravageurs de la betterave, les blaniules ou blaniulus guttulatus, constituent une sous-famille de l’ordre des iules, mille-pattes diplopodes myriapodes.
Disposant d’un corps cylindrique de près de vingt millimètres, de couleur jaune paille très reconnaissable, les Blaniules comportent de nombreux segments comportant chacun deux paires de pattes. Ils ont des petites taches mouchetées rouges sur les côtés.
Si les iules sont généralement détritivores, les blaniules préfèrent se regrouper à proximité des racines des cultures qu’ils colonisent pour s’en délecter.
Ils ont pour caractéristique de s’enrouler sur eux-mêmes lorsqu’ils sont perturbés.
Ces mille-pattes sont très présents sur les sols (humides) français.
La ponte des Blaniulus guttulatus intervient à partir du mois de mars, lorsque l’atmosphère se réchauffe. Les mille-pattes remontent alors à la surface des sols dès lors que la température dépasse les 5°C. Les œufs donnent des larves constituées simplement de deux ou trois segments et de leurs pattes, avant de connaître plusieurs stades de mutation. Il faut un an au blaniule pour devenir adulte, pour une durée de vie totale qui peut aller jusqu’à trois ans.
De nouvelles pontes ont généralement lieu à la fin de l’été. C’est cette génération tardive qui va s’enfouir assez profondément sous la couche labourée afin de se mettre à l’abri en se protégeant du froid et du gel.
La betterave est une cible de choix pour les Blaniules, mais ces mille-pattes ravageurs peuvent également attaquer les pommes de terre ou le maïs.
Les blaniulus aiment coloniser les sols riches en humus et en matières organiques.
Les blaniulus guttulatus sont de véritables gloutons qui se délectent des semences en germination, des racines mais aussi des bulbes et des tubercules, occasionnant alors des dégâts pour la culture concernée.
L’attaque ciblée des racines (qui sont mordues par les blaniules) entraîne généralement le flétrissement des plantules et dans certains cas la mort de la betterave. Les plantules peuvent être directement attaquées jusqu’au stade de 2 à 4 feuilles. Au-delà du stade 4 feuilles, les betteraves sont a priori sauvées, mais la surveillance doit rester constante jusqu’au stade 6-8 feuilles.
Il est très rare d’observer des attaques massives de blaniules ; elles sont plutôt concentrées par petites zones et n’entrainement que très rarement des dégâts majeurs.
Il est nécessaire d’observer les parcelles et de détecter la présence des mille-pattes, en installant par exemple des pièges sous débris organiques pour attester ou non de leur présence. Le degré d’intervention est large, d’avant le semi jusqu’au stade 4 feuilles de la betterave.
Attention à ne pas sous-estimer la présence des blaniules. Sans élimination, la prolifération peut s’avérer à long terme très néfaste.
Le travail du sol de la parcelle va irrémédiablement perturber le cycle de développement des blaniulus guttulatus. Mis à jour et privés de la protection offerte par les sous-sols, ils sont plus vulnérables au froid et à leurs prédateurs.
L’élimination des résidus de culture, le déchaumage puis le binage de printemps sont les bienvenus. Le semi ne doit pas être trop profond.
Autre moyen de lutte agronomique : la rotation des cultures en évitant le « betterave sur betterave ».
II existe peu de moyens phytosanitaires pour lutter contre la blaniule.