Même si l’on associe souvent les semoirs de précisions à la culture du maïs, bon nombre de constructeurs proposent des châssis indexables, à inter-rangs variables, et donc polyvalents pour s’adapter à des implantations de colzas, tournesols, betteraves et protéagineux. Le levier principal pour diminuer le coût de revient d’un matériel est son occupation annuelle. Avant même de négocier une remise sur l’investissement du semoir, augmenter la surface ensemencée de 50 hectares réduit significativement le coût par hectare.
Les charges fixes annuelles s’élèvent trop souvent au-delà de 1000 € tous les 100 hectares semés, c’est pourtant un plancher de référence à traverser. Un semoir indexable augmente la valeur d’achat de 25 à 50 %, la surface à semer devra étrangement doubler pour atteindre un coût de revient par hectare équivalent. Pour dimensionner le semoir et son débit à l’hectare correspondant, il faudra donc uniquement définir la surface à semer sur son exploitation.
Les semis de précision sont souvent chronophages pour leur préparation. Il faut anticiper les déchaumages ou labours tout en cumulant parfois avec les premières récoltes de printemps ou des traitements. Si l’on additionne les astreintes propres à un éleveur, toute la main-d’œuvre de l’exploitation est pleinement sollicitée. Pour pallier à cette charge il est tentant d’investir encore une fois dans un semoir plus large ou plus rapide.
La régularité de semis est conservée avec des semoirs dits « rapides », à plus de 14 km/h. Attention toutefois car la vitesse de semis admissible est plus dépendante de la préparation du sol que de la technologie du semoir. La puissance disponible et le relief de l’exploitation peuvent aussi limiter la vitesse d’avancement.
Le débit de chantier est proportionnel à la vitesse d’avancement et à la largeur de l’outil. Ceci dit, le temps passé lors des demi-tours et des remplissages de trémies pénalise différemment le débit de chantier réel. Même si l’on admet qu’un tiers du temps est consacré aux manœuvres dans une parcelle il faut rajouter les temps de déplacements et autres temps morts (pannes, imprévus). Le morcellement du parcellaire va également pénaliser votre performance journalière. Dans le cas d’utilisation d’un semoir « rapide », la vitesse d’avancement étant deux fois plus élevée, le pourcentage de temps annexe est alors augmenté.
La collecte des données météorologiques est indispensable pour cette étape. L’historique de pluviométrie sur 10 ans est une base solide pour estimer les jours disponibles « agronomiquement » pour réaliser les semis (de maïs dans l’exemple suivant). Même si l’on sait tous que le temps est imprévisible, il s’agit là du seul moyen d’estimer la durée des fenêtres météos à notre disposition sur la période optimale définie précédemment. Le tableau suivant illustre une prévision des JAD ( jours « agronomiquement » disponibles ) en prenant en compte des limites de pluviométrie que chacun devra estimer.
Afin de ne pas tomber dans le piège classique de l’augmentation de largeur ou de débit de chantier, il est indispensable de réfléchir au dimensionnement optimum. Ceci sous-entend de considérer la surface à semer et la disponibilité en main d’œuvre. Les calculs et estimations réalisés jusqu’ici vont permettre de définir un nombre de rangs pour assurer un semis huit années sur dix.
Dans notre exemple, un semoir huit rangs semble trop limitant pour semer en bonnes conditions. Soit l’investissement se réalisera en 12 rangs conventionnels et est également possible en semoir huit rangs à élément dits « rapides » pour passer la barre des 0,4 ha/h/rang.
Exemple :
An
|
Pluviométrie quotidienne (mm)
|
JAD
|
||||||||||||||||
01/05
|
02/05
|
03/05
|
04/05
|
05/05
|
06/05
|
07/05
|
08/05
|
09/05
|
10/05
|
11/05
|
12/05
|
13/05
|
14/05
|
15/05
|
||||
2010
|
|
|
8,2
|
|
|
0,7
|
3,8
|
8,2
|
|
|
|
|
11
|
|
|
8
|
||
2011
|
0,5
|
2,0
|
4,5
|
4,1
|
2,0
|
0,2
|
3,6
|
|
|
9,2
|
10
|
0,2
|
|
1,4
|
|
8
|
||
2012
|
|
|
2,7
|
29
|
0,3
|
5,4
|
|
|
3,5
|
|
|
|
|
|
|
10
|
||
2013
|
6,3
|
0,4
|
5,0
|
0,3
|
|
|
3,0
|
3,0
|
2,2
|
2,9
|
5,5
|
14
|
12
|
12
|
15
|
5
|
||
2014
|
|
26
|
2,4
|
|
|
2,5
|
5,3
|
|
|
|
1,5
|
2,4
|
|
0,2
|
0,3
|
11
|
||
2015
|
|
4,4
|
|
|
0,3
|
2,4
|
9,0
|
|
5,8
|
|
|
|
12
|
1,6
|
|
8
|
||
2016
|
|
|
8,7
|
6,3
|
0,4
|
2,6
|
0,7
|
|
|
|
|
0,8
|
29
|
|
3,7
|
9
|
||
2017
|
|
0,1
|
|
3,1
|
12
|
1,8
|
0,1
|
5,3
|
8,1
|
12,3
|
|
|
15
|
2,9
|
8,5
|
3
|
||
2018
|
6,8
|
30
|
2,6
|
0,2
|
|
|
0,6
|
26
|
10
|
1,6
|
|
|
4,0
|
|
8,4
|
6
|
||
2019
|
|
|
|
|
|
|
|
|
8,4
|
26
|
8,4
|
0,4
|
0,6
|
|
|
11
|