chocolats insectes

L’élevage d’insectes, ça vous tente ?

Micronutris, une entreprise de la région toulousaine, commercialise des produits alimentaires à base d’insectes issus de son propre élevage.

S’agit-il d’une solution d’avenir pour nourrir la planète, d’une nouveauté gastronomique, ou à l’inverse d’un leurre ? En tout cas, nous sommes aujourd’hui passés du fantasme à la réalité. Une entreprise alimentaire, avec pignon sur rue, commercialise des produits à base d’insectes.

Cédric Auriol, gérant de Micronutris, a accepté de répondre aux question de WikiAgri : « Nous n’avons pas encore de statut d’agriculteurs car nous avons inventé un nouveau métier. Nous réalisons notre propre élevage en circuit fermé, nous avons juste dû nous approvisionner pour les souches au départ. Nos produits sont à base de vers de farine ou de grillons. Notre élevage est très strict, les insectes doivent être sains, c’est la raison pour laquelle nous ne pouvons pas nous approvisionner dans la nature. Car les insectes sont résistants et nous ne voulons pas mettre dans l’assiette ceux qui, par exemple, auraient été confrontés à des pesticides. Donc, désolé, pas d’approvisionnements à prévoir auprès des agriculteurs.« 

Le principal défi de Micronutris consiste à vaincre les a priori : « C’est vrai, il existe une vraie barrière psychologique en Europe pour manger des insectes, notre pari consiste donc à développer des produits qui s’adaptent. Par exemple, nous mettons au point une barre énergétique avec de la poudre d’insecte, où donc on ne voit pas l’insecte, mais en profitant de ses qualités nutritionnelles. Tous nos produits sont à base d’insectes déshydratés, en terme de goût on ressent selon les cas celui de noisette, ou de crevette grise, avec un côté craquant sous la dent.« 

Les produits proposés aujourd’hui sont plutôt élaborés (sachets de grillons à croquer en apéritifs, chocolats…), et les recettes proposées audacieuses (pizzas, quiches, carbonara, macarons…). De fait, les prix suivent. « Nous avons eu beaucoup de recherche et développement sur le projet que nous devons rembourser, précise encore notre interlocuteur. Mais d’ici à trois ans, le prix de nos insectes ne devrait plus excéder celui de la viande.« 

Autre aspect, non négligeable, dans la démarche, être précurseur dans un cercle vertueux visant à nourrir la planète : « Avec 10 kilos de végétaux, on peut nourrir 1 kilo de bêtes à viande ou 9 kilos d’insectes. Il existe donc une réelle possibilité de participer au fameux enjeu de nourrir 9 milliards d’humains à l’horizon 2050. »

Cédric Auriol précise enfin qu’il ne se pose pas en concurrent de l’élevage plus classique de viande, mais qu’il cherche à développer un nouveau marché.

Et vous, qu’en pensez-vous ? Pour en débattre, rendez-vous ci-dessous dans l’espace « Ecrire un commentaire ».

En savoir plus : http://www.micronutris.com (site de l’entreprise) ; http://www.mangeons-des-insectes.com/ (site commercial, produits et recettes) ; http://www.facebook.com/mangeonsdesinsectes (page Facebook d’où sont tirées nos photos d’illustration pour cet article) ; http://www.lyoncapitale.fr/Journal/univers/Actualite/Consommation/L-entreprise-qui-invite-les-insectes-dans-nos-assiettes (autre article pour complément d’info).

1 Commentaire(s)

  1. Une démarche intelligente, sauf à vouloir imposer des comportements alimentaires du jour au lendemain. Quand on pense à Parmentier, avec la pomme de terre, on comprend l’ampleur du défi.
    Je parie plus sur les farines, l’alimentation pour animaux, etc.
    J’aimerai connaitre le business model, les fonds de départ pour implantation, les fournisseurs actuels, etc.
    J’imagine que l’élevage d’insectes pourrait relancer des régions désertées de France.
    Il faut, dès le départ, définir un standard de qualité France pour échapper à la concurrence des pays asiatiques.
    C’est vraiment un sujet qui me fait réfléchir, bien que les informations soient parcellaires sur le net.

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