vulpin des champs

Le vulpin des champs

Originaire des régions tempérées du Nord de l’Afrique et du continent eurasien, le vulpin des champs (Alopecrus Myosuroides) est une plante herbacée de la famille des graminées (du latin : Poaceae) observable dans le monde entier. Son nom signifie littéralement “queue de renard”, en référence à la forme de son inflorescence allongée.

En France, cette plante nuisible est très présente, particulièrement sur la moitié nord du pays, mais aussi le long de la vallée du Rhône et dans la région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes.

Ayant une préférence pour les sols lourds et humides, le vulpin des champs est une plante graminée droite, mesurant 20 à 70 centimètres de haut.

Sa longue tige est étroite et glabre, ses feuilles sont allongées et plates, et ses étamines blanches ou violettes. Ses graines sont présentées sous la forme de grappes en épis denses et cylindriques, d’une couleur rougeâtre, et mesurant 2 à 12 cm, et effilés aux deux extrémités.

Cycles de développement

La période de germination du vulpin des champs court d’octobre à avril. Se pollinisant avec le vent, il fleurit d’avril à juillet, avec une période de maturation en juin-juillet. Si la plante a une aptitude de germination en dormance assez modérée, elle germe dans les 10 premiers centimètres de terre et peut produire 500 à 5000 semences par plante, ce qui la rend extrêmement invasive.

Son taux annuel de décroissance (TAD) est proche des 75 %.

Les types de cultures touchées

Cette adventice annuelle est très envahissante et pousse dans les champs cultivés, notamment ceux produisant les céréales d’automne et d’hiver : blé d’hiver, colza, orge, légumineuses fourragères et graminées. Sa maturation et sa germination étant bien plus rapides que celles des céréales cultivées, elle infeste très vite le champ avant la récolte.

Les dégâts causés par le vulpin

Très invasif, le vulpin peut causer une perte de rendement de 20 à 30% sur une parcelle infestée car il rivalise avec les cultures semées pour se développer en appauvrissant la zone et en empêchant la céréale d’accéder à la lumière du soleil, aux éléments nutritifs du sol, à l’eau et à l’espace nécessaires à son développement.

Ses graines peuvent survivre jusqu’à 11 ans dans le sol avant de germer, et il peut être transporté dans des lots de semences contaminées ou par les machines agricoles.

Quand et comment intervenir

Alors qu’il se développe de manière invasive dans le monde entier et qu’il est la cause de baisses de rendement des parcelles infectées fortement remarquées, le vulpin fait aujourd’hui l’objet de nombreuses études et de plans d’action pour lutter contre lui (particulièrement au Royaume-Uni) car il a développé au fil des années une résistance aux herbicides usuels.

Les agriculteurs luttent contre le vulpin des champs :

  • en procédant notamment à une rotation équilibrée des cultures : en alternant les cultures d’automne et de printemps, en laissant le sol couvert en permanence et en augmentant le travail de labour (puisque le vulpin se développe sur des sols peu travaillés), on réduit sa présence et sa pression sur les cultures. L’implantation d’une culture de printemps intercalée avec la culture d’automne a permis d’observer une baisse de présence atteignant les 88%.
  • en décalant les dates de semis : en semant fin octobre plutôt que fin septembre, notamment le blé d’hiver, on observe une baisse de l’invasion, jusqu’à 50%, puisque la plante reste sensible aux herbicides de pré-levée que l’on peut répandre avant le semis des cultures.
  • en mettant en place des faux-semis.
  • en procédant à un arrêt de production sur la parcelle pendant un an, rendant possible un épandage d’herbicides puissants pour éradiquer le parasite avant de semer l’année suivante sur une base saine.


Article Précédent
Article Suivant