Casse-croûte offert par les vignerons, circuit découverte de la viticulture biologique, assemblage de sa propre cuvée. Tout le week-end dans le Gers, le vignoble de Saint-Mont était en fête pour célébrer ce patrimoine ancestral. Reportage.
« Tous nos cépages sont nés ici. Ils ont besoin de beaucoup d’eau. On vendange souvent à la main, surtout pour les rouges qui composent la grosse majorité de nos vignes. Les vins que vous dégustez ont beaucoup de fraicheur, d’équilibre et d’élégance. Vous pouvez les boire jusqu’à 5 ou 10 ans ! » Pour parler des vins de Saint-Mont, Olivier Bourdet-Pees est intarissable. A l’occasion des 21es fêtes de ce vignoble du Gers, situé près de Marciac, la ville du jazz et placé sous le parrainage du journaliste gastronomique et animateur de télévision Vincent Ferniot, cet oenologue a animé tout le week-end des dégustations. Des séances destinées à des connaisseurs et amoureux du vin. Histoire de déguster ces divers nectares rouges et blancs et d’appécier leurs saveurs.
Un rendez-vous délicieux à en croire David et Sabrina, un couple de trentenaires venus presque en voisins de Toulouse. « C’est parfait pour nous qui recherchons des produits locaux qui ont une histoire qui est racontée avec passion. On voit bien que ce monsieur prend le temps d’expliquer ces métiers de la vigne avec ses contraintes. On a l’impression de tout partager et aussi de comprendre ce que l’on boit. C’est merveilleux ! »
D’ailleurs comme ces visiteurs, ils sont nombreux à louer chaque année un gîte ou une chambre d’hôte dans le département lors des fêtes de Saint-Mont, afin de se rendre à Lupiac, le village natal de D’Artagnan, à quelques encablures, pour visiter son musée, mais aussi à Plaisance-du-Gers pour découvrir les chais de vinification, ou les chais de prestige des châteaux de Sabazan et Saint-Go. Le clou du spectacle est sans nul doute constitué par la visite de l’une des quatre vignes préfylloxériques, c’est à dire qu’elles ont résisté au phylloxéra. Deux d’entre elles sont même majeures pour le vignoble. La première est classée monument historique, un cas unique en France puisqu’elle a été plantée sous Napoléon 1er en 1810. Quant à la deuxième, elle date de 1871. Implantées sur un sol sableux, elles forment un patrimoine végétal absolument exceptionnel concernant leur âge et l’origine de leurs cépages.
Du reste, leurs pieds déformés à l’extrême, impressionnent. Facile d’imaginer que Saint-Mont qui détient le label AOC depuis 2011 est une grande fierté pour les Gersois qui ont assisté au développement du vin également grâce aux blancs des Côtes de Gascogne et au Madiran. Voilà pourquoi tout au long du week-end, c’était la foule des grands jours aux abords de la cave à Saint-Mont, comme des différentes installations dans les villages qui portent l’appellation. Le tout avec l’étroite participation des 200 vignerons des lieux. Il faut dire que ces fêtes sont une belle opportunité de s’approcher au plus près de cet ensemble. « Sur les 20 000 hectares de vignes dans le département, nous n’avons que 1 200 hectares ici. C’est relativement modeste. Mais chaque année on y vient parce qu’on sait que l’on va y trouver une originalité. Et puis n’oublions pas que Saint-Mont fait vivre 500 à 600 personnes ! » renchérit Olivier Bourdet-Pees. Force est de constater que l’endroit fondé en 1050, à la faveur de l’ouverture du monastère par des moines bénédictins et qui au fil des ans a développé sa renommée grâce aux pélerins en route pour Saint-Jacques de Compostelle, devrait traverser encore de belles heures de gloire.
Ci-dessous, la découverte des vignes préfylloxériques. 
L’oenologue Olivier Bourdet-Pees a reçu les amoureux du vin pour des séances de dégustation. 
Trois photos ci-dessous, tout le week-end les animations ont été nombreuses au sein du vignoble de Saint-Mont avec la participation des 200 vignerons. 
Par Christophe Morineau-Cooks
Journaliste professionnel depuis 25 ans. Toulousain, reporter dans de grands quotidiens régionaux du nord de la Loire et la radio. Aujourd'hui de retour à Toulouse. 
