Les vers gris sont des larves de papillons de la famille des noctuelles ou Noctuidae. Il existe près de 25 000 espèces de ces papillons nocturnes… Les vers gris donc, petites chenilles potelées et brunâtres, pigmentées de petites taches noires, apparaissent dès le début de l’été et peuvent atteindre jusqu’à 5 centimètres avant de se transformer. Ils ont la caractéristique de s’enrouler dès qu’ils sont touchés.
Deux espèces sont particulièrement redoutables pour les cultures, l’Agrotis Segetum et l’Agrotis Ipsilon. Les premiers donneront des papillons sédentaires, les seconds des lépidoptères migrateurs.
Ces deux espèces ont pour point commun d’être de sérieux ravageurs pour les champs de maïs.
L’insecte n’apparaît dans sa forme adulte de papillons qu’à partir du mois de mars/avril. C’est à partir des premiers jours de juin que sont pondus les œufs, entre 800 et 1 200 par femelle ! Les générations de larves éclosent en juin et juillet.
Différence fondamentale entre Agrotis Segetum et Agrotis Ipsilon : le premier a passé l’hiver sur place sous forme de chenille, pour reprendre sa mue en mars. Le second a migré vers l’Afrique durant l’hiver, avant de revenir dans le sud de la France à partir du mois de mars pour enclencher son cycle de reproduction.
Le maïs est l’une des principales victimes du vers gris, dans la moitié sud de la France. L’Agrotis Ipsilon est le plus ravageur. Il attaque dès les premières feuilles de la jeune-pousse du maïs.
Les vers de gris polyphages peuvent attaquer toutes sortes de cultures, en particulier les feuilles, fleurs ou fruits des légumiers.
Voir : les ravageurs des cultures
Ce sont les larves qui sont les plus dévastatrices. Dès leurs premières heures de vie, elles attaquent les feuilles pour se nourrir. Elles y font de petits trous.
Certaines chenilles ciblent les végétaux sur et dans le sol, on évoque alors des noctuelles terricoles. A contrario, les noctuelles défoliatrices se délectent abondamment des feuillages.
Les dégâts, difficiles à détecter au départ, peuvent rapidement s’étendre à une parcelle entière et provoquer la déchéance de cette dernière. L’ampleur de la pullulation peut entraîner jusqu’au sectionnement des végétaux, leur flétrissement et leur desséchement. Une récolte peut être atteinte jusqu’à 50 % en cas d’attaque massive.
Plus vite la présence des vers gris sera détectée, plus vite la parcelle aura des chances de se s’en sortir. En revanche, il est très compliqué de stopper une attaque déjà en marche.
L’observation des sols, et notamment de ceux qui viennent d’être travaillés, s’avère le moyen le plus efficace pour détecter et éliminer.
Par ailleurs, le labourage d’automne peut être un bon moyen de se débarrasser des larves en début d’hibernation.
Une manière préventive de se protéger du ver gris est de protéger le semi. Grâce à une solution à base de micro granulés qui contiennent des pyréthrinoïdes, c’est-à-dire des insecticides élaborés à partir de fleurs de pyrèthre ou de chrysanthème, l’insecte peut être repoussé.
L’élimination manuelle des vers gris est payante sur des petits périmètres, mais impossible sur de grandes cultures.
Difficile de soigner une parcelle déjà attaquée. Il existe des insecticides efficaces s’ils sont pulvérisés relativement tôt dans le degré d’attaque. Ils le sot beaucoup moins dans un cycle d’invasion prononcé.
Naturellement, certains animaux se délectent des vers gris, comme les merles, corneilles, taupes et autres. Souci, ces espèces peuvent aussi faire des dégâts dans les cultures.
La prévention est vraiment le seul moyen d’endiguer ce fléau.