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Le relevage trois points, un accessoire pas si facile à utiliser

Personne ne se pose de questions sur la nécessité d’avoir un relevage sur son tracteur, un héritage vieux de presque 80 ans. Cet accessoire est aujourd’hui indispensable à de nombreuses activités menées à la ferme ou au champ. Pourvu d’automatisme mécanique et désormais électronique, le relevage est souvent perçu comme un organe simple d’utilisation. L’évolution des puissances de traction et la largeur des outils ont aussi fait évoluer le contexte de son utilisation.

En quoi les nouveaux tracteurs ont modifié l’utilisation de ces automatismes ? Un point sur ces questions permet souvent de prendre plus efficacement en main son tracteur dans diverses situations.

Les fonctions du relevage à l’origine

Harry Ferguson en fut le célèbre inventeur et metteur au point dans les années 1930. Il permit l’essor de l’outillage moderne que nous utilisons. La particularité du système Ferguson est de contrôler la position de l’outil ou l’effort produit par le tracteur. Les passionnés encore au volant d’un Ferguson TEA 20 ou FF30 savent qu’il n’est pas possible d’utiliser simultanément les deux réglages. Si l’outil est porté au travail, on utilise le contrôle de position. S’il est tiré dans une opération de travail du sol, le conducteur utilise le contrôle d’effort qu’il règle pour adapter la profondeur en fonction des capacités de traction.

Les particularités du tracteur Ferguson

D’une puissance de 17 ch, le Ferguson TEA 20 se contente de petits outils de faible largeur avec le Tiller Ferguson ou une charrue bi-soc. Au travail, ils sont dépourvus de mécanisme pour contrôler la profondeur de travail. Le tracteur et l’outil ne sont qu’un seul ensemble. Au travail, un outil court tend à basculer sur ses socs et exerce une poussée sur le troisième. Le système Ferguson exploite cette poussée pour laisser monter ou descendre le relevage dans le mode de contrôle d’effort. Il en résulte une profondeur plus ou moins régulière en fonction du caractère plus ou moins hétérogène du sol. En phase de remontée, le relevage tend à créer un report de charge sur l’essieu arrière et améliore ainsi l’adhérence de l’essieu moteur. En l’absence de pont avant moteur, le tracteur Ferguson exploite au mieux la motricité de son pont arrière.

En quoi notre tracteur d’aujourd’hui est-il différent ?

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le rapport poids/puissance du Ferguson est bien plus favorable à la traction que sur nos puissants tracteurs d’aujourd’hui. Les changements sont essentiellement à rechercher du côté des outils utilisés. Ils sont plus lourds et surtout plus longs. La charrue est un exemple caractéristique. Les machines portées à 5 et 6 socs font entre 5 et 7 mètres de long. Au travail, elles sont tirées par les bras inférieurs du tracteur mais aussi portées par une roue de jauge pour le réglage de la profondeur. Elles sont donc beaucoup plus stables.

La première conséquence est la mesure de l’effort par les bras inférieurs. Elle se fait le plus souvent par deux capteurs placés sur chaque bras inférieurs. Développés par Bosch depuis près de 30 ans, ils ont fait l’unanimité sur la majorité des tracteurs. La position de l’outil est mesuré par un capteur de type potentiomètre.

L’utilisateur dispose de deux réglages. Le premier donne le choix entre profondeur et effort. Il précise la priorité entre l’un ou l’autre des deux réglages. Le second définit un seuil de réglage et donc en pratique la profondeur de travail.

Les outils de travail du sol longs, tels que les déchaumeurs à dents ou à disques, les outils de préparation de sol de printemps se comportent au travail comme des outils semi-portés. L’usage du contrôle d’effort n’est pas toujours intéressant car l’utilisateur souhaite avant tout maitriser la profondeur de travail. Utiliser le contrôle d’effort expose à des variations de profondeur sur toute ou partie de la machine, voire des effets néfastes si le dispositif de réglage de l’outil est au centre de celle-ci. Il est donc impératif de privilégier le contrôle de position pour un travail satisfaisant. On se contente dans ce cas de mettre le réglage de priorité en contrôle de position pur soit en autorisant un mixage léger avec l’effort produit pas le tracteur et d’ajuster la hauteur avec la commande de hauteur de relevage.

Quand le contrôle d’effort se révèle-t-il intéressant ?

Peu d’outils sont donc maintenant intéressants à piloter avec l’assistance du contrôle d’effort. Si on revient aux origines du relevage, ce sont donc les outils courts et portés au travail par le tracteur qui vont présenter un intérêt. De façon concrète, on peut citer les décompacteurs utilisés en solo. Muni de roue de jauge ou de rouleau, l’utilisateur se contente souvent de les régler, de poser son outil et d’avancer. Les bras de relevages sont uniquement sollicités en traction et le tracteur compte essentiellement sur son propre poids pour progresser. L’usage du contrôle d’effort peut apporter un gain significatif. Bien employé, il va créer un report de charge essentiellement sur l’essieu arrière et permettre une motricité optimale.

Au champ, on règle sa profondeur de travail sur l’outil, on entame le champ en plaçant son curseur sur le contrôle de position. On visualise où se trouve les bras inférieurs sur le curseur. Vous allez ainsi lire la position de vos bras au travail. Vous passez ensuite progressivement du contrôle de profondeur au contrôle d’effort tout en réajustant votre profondeur au niveau souhaitée. Votre tracteur gagne ainsi en adhérence, le taux de patinage diminue, la consommation à l’heure également. Vous réduisez considérablement les efforts excessifs sur la transmission et les dommages pouvant s’y rapporter.

Ci-dessous, commande de relevage.

Ci-dessous, plusieurs affichage de l’écran.

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