Le 14 novembre, la CDPENAF des Landes a émis un avis favorable après son examen du projet agrivoltaïque Terr’Arbouts initié en 2019 par l’association PATAV (Pujo Arbouts Territoire AgriVoltaïsme). Objectif : permettre à ses 35 agriculteurs membres de diversifier leurs productions et de transformer leurs pratiques afin d’agir concrètement et durablement sur la qualité de la ressource en eau. Son président, Jean-Michel Lamothe, agriculteur à Hontanx, commente cette étape importante du projet.
Il a été étudié à l’échelle des 1460 hectares de SAU occupés par les 35 agriculteurs de l’association PATAV. Nos exploitations sont situées au sein de 2 aires d’alimentation des captages (AAC) en eau potable prioritaires (celles de Pujo-le-Plan et de Saint-Gein, ndlr) où la présence de métabolites de produits phytosanitaires, des traces d’herbicides utilisés dans les cultures de maïs, a été mise en évidence. Les années d’études techniques, agricoles et environnementales ont permis de sélectionner collectivement 46 îlots compatibles avec le développement de productions agricoles en système agrivoltaïque, répartis sur 6 communes.
Que la concertation est le seul moyen d’avancer. Nous avons pris en compte les remarques des membres de la CDPENAF qui nous avaient demandé en premier examen l’engagement formel de répondre aux prescriptions concernant le respect du statut du fermage et des obligations environnementales. Depuis 4 ans, nous mettons un point d’honneur à tenir compte des avis des élus, des représentants de la chambre d’agriculture, des écologues, des chasseurs, des associations, des habitants du territoire, des futurs riverains. Après la concertation préalable volontaire, nous entrerons bientôt en concertation réglementaire, c’est-à-dire l’enquête publique. De notre côté, nous allons continuer à dialoguer avec tous ceux qui se posent des questions. Terr’Arbouts est un projet collectif. Chacun peut être force de proposition pour l’améliorer, s’assurer de sa pertinence dans notre écosystème, tirer parti de ses logiques économiques, écologiques et bien sûr agricoles.
Les agriculteurs PATAV ont travaillé sur l’introduction de nouvelles filières dites bas niveaux d’intrants, en sélectionnant des cultures nécessitant peu d’apports au cours de leur cycle de production. Une rotation de cultures fourragères, d’oléagineux et de cultures riches en oméga-3 a ainsi été retenue pour le projet agricole, répondant aux besoins de développement des exploitations d’élevage et aux demandes d’entreprises du territoire telles que Protifly, Aqualande, Oléandes… Les revenus solaires seront partagés entre tous les membres de PATAV, qu’ils aient ou non des panneaux. Cette mutualisation doit permettre à chacun d’investir dans la diversification de sa production et la transformation de ses pratiques, indépendamment des aléas climatiques et économiques.