Depuis le début du mois de février, des agriculteurs du grand Ouest mettent la pression sur la grande distribution pour que les bonnes intentions des états généraux de l’alimentation en termes de partage des marges se transforment – enfin – en un retour financier pour les producteurs.
« On remplit les bidons, Leclerc et ses copains ramassent le pognon ». Le message est clair : les agriculteurs en ont ras-le-bol que la grande distribution aspire toute la valeur ajoutée et brade leurs produits. C’est la troisième semaine qu’à l’appel des FDSEA et JA, partout dans l’Ouest, en Normandie, en Mayenne, en Vendée, en Ille-et-Vilaine, dans les Côtes d’Armor ou le Finistère, des agriculteurs visitent et bloquent des supermarchés. Sous la bannière « les mercredis des négociations commerciales » ou « police agricole », ces agriculteurs entendent défendre la juste rémunération de leurs produits.
« On a choisi le mercredi, qui est un jour de fort affluence dans les centres commerciaux, explique Philippe Jéhan, président de la FDSEA de la Mayenne, à l’origine du mouvement. Les états généraux n’ont eu que des effets d’annonces. On se mobilise pour obtenir une juste valorisation de nos produits. »
Crucial surtout en cette période de négociations commerciales : jusqu’au 1er mars, les acheteurs des grandes surfaces et les entreprises agroalimentaires négocient les prix et les quantités pour l’année à venir. Le moment est donc clé pour faire respecter les engagements pris, le 14 décembre dernier, dans la « charte de bonne conduite » dans le cadre des négociations commerciales.
Si, le 31 janvier, le ministre Stéphane Travert a présenté un projet de loi « pour l’équilibre des relations commerciales et la juste répartition de la valeur » les agriculteurs constatent que la marche reste haute pour que les promesses des états généraux de l’alimentation deviennent réalité. Au cours de leurs inspections dans les grandes surfaces, ils en ont trouvé des promotions à plus de 50 % de rabais, y compris sur des produits sous label, des prix abusivement bas (du lait moins cher que de l’eau…), du non respect des provenances, avec des étiquettes « France » sur des produits importés…
« Dans la charte, il n’y a rien de coercitif, dénonce Erich Thirouin, de la FNSEA, lors d’une action syndicale en Ille-et-Vilaine. On a besoin d’une loi avec des sanctions contre les GMS. Il faut inscrire dans la loi que la construction du prix doit se faire à partir du coût de revient de l’agriculteur. Car jusqu’à présent, nous avons toujours été victimes de la politique de la distribution de baisse des prix, de destruction de la valeur. » Les interprofessions devraient ainsi établir des moyennes de coût de production, qui serviront de socle à l’élaboration des prix. En tête des exigences des agriculteurs, il y a également l’encadrement des promotions pour limiter les rabais à 30 % et le respect des obligations d’étiquetage.
« On ne sera satisfait de la loi, prévient Philippe Jéhan, que si elle permet de réelles hausses de prix et un juste retour aux producteurs. »
Pour suivre les actions sur twitter : #mercredisdesnegos
Passionnée par l'agriculture, ses hommes, ses femmes, ses innovations, je parcoure les campagnes de l'Ouest pour en partager l'actualité.
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