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Le match très nul du PSG contre le foncier agricole

La Chambre d’agriculture d’Ile de France vient de lever un drôle de lièvre : le club de football du Paris-Saint-Germain, fort de ses fonds venus d’actionnaires du Qatar, cherche à se façonner un nouveau site d’entraînement sur une soixantaine d’hectares… Or, des terres agricoles, productives, sont convoitées…

Ce pourrait être le plateau des Alluets (sur la commune de Poissy), ou à défaut Montigny-le-Bretonneux, où la ferme de Grigon est installée avec donc aussi des terres fertiles. Le PSG version Qatar fait rêver ses supporters avec Ibrahimovic, mais se moque totalement des implications de ses actes. Pour construire un fastueux nouveau centre d’entraînement, ce sont donc des terres fertiles (grandes cultures, colza… poussent aujourd’hui sur le plateau des Alluets) qui sont visées. Alors qu’il existe une autre possibilité, sur la commune de Saint-Germain-en-Laye : d’autres terres présentant sensiblement la surface demandée (il est question de 60 hectares en deux tranches, 30 aménageables de suite, et 30 ensuite) qui sont des espaces improductifs pour l’agriculture.

La Chambre d’agriculture d’Ile-de-France rappelle que lors de la toute récente Conférence environnementale du gouvernement, il était question d’arrêter l’artificialisation des terres agricoles, ou au minimum de les motiver par des raisons valables. Or, en l’occurrence, la modification du SDRIF (Schéma directeur de la Région Ile-de-France) autorisant la construction d’installations sportives sur les terres agricoles de Poissy semble plutôt être intervenue dans un contexte politicien : chacun cherche à s’attirer les retombées économiques que représenteraient ces installations (mais aussi d’autres en complément, il est question d’une école de golf, d’un parcours équestre…)… Poissy pourrait ainsi battre Saint-Germain… Mais aussi s’attirer les foudres des agriculteurs.

« Nous ne comprenons pas qu’on en arrive là, explique Patrice Febvret, responsable juridique et foncier de la Chambre d’agriculture d’Ile-de-France. En plus nous savons que si le plateau des Alluets est attaqué, cette tendance à l’artificialisation risque de se prolonger jusqu’à Versailles. Ce ne sont plus 80 hectares qui seront en cause, mais bien plus. C’est en totale contradiction avec l’esprit des débats qui ont eu lieu sur le Grand Paris, prévoyant des constructions verticales n’empiétant pas sur l’agriculture, ou plus récemment lors de la Conférence environnementale.« 

Le PSG est en train de s’acheter une image sportive positive, essayant de produire un jeu attractif sur le terrain de jeu. Pourquoi empêcherait-il les agriculteurs de produire, eux, de quoi nourrir ses supporters ?

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