Le marché mondial de l’orge est déséquilibré par l’augmentation brutale de la demande chinoise en qualité fourragère.
L’appétit du géant chinois peut influencer fortement les marchés agricoles. Ainsi, le pays est de loin le premier importateur de soja, graine dont il capte plus de 60 % des échanges mondiaux. Il avait pourtant jusqu’ici conservé un rôle limité sur le marché de l’orge en se contentant d’importer de la qualité brassicole. Cependant, à partir de la moisson 2014, les Chinois ont commencé à s’intéresser aux orges fourragères pour la fabrication d’aliments du bétail, puisque leur réglementation permet une entrée facilitée de cette céréale par rapport au maïs. Ils auraient ainsi importé autour de 8 Mt cette année, soit un niveau sensiblement égal à celui de l’Arabie Saoudite, premier acheteur international. Le marché de l’orge fourragère est relativement étroit au niveau mondial (20-23 Mt) et l’arrivée d’une nouvelle demande massive chamboule son équilibre.
En effet, le disponible exportable chez les principaux exportateurs n’a pas suivi la hausse de la demande. Les productions sont même attendues en baisse cette année dans plusieurs zones du globe et notamment en Mer Noire pour cause de surfaces réduites, et au Canada, alors que les cultures souffrent du déficit hydrique important. En Europe également, la récolte serait en léger retrait par rapport à celle de l’an passé. Seule la production australienne pourrait s’afficher en hausse grâce à des surfaces plus élevées, mais reste sous la menace du phénomène climatique El Nino.
Ainsi la bonne demande internationale par rapport à l’offre disponible cette année pourrait permettre de réduire l’écart avec le prix du blé dans les mois qui viennent… à condition que le gouvernement chinois ne change pas sa règlementation.