Depuis quelques jours, le drive fermier toulousain créé il y a deux ans, dispose d’un point de livraison au cœur de Toulouse. Il s’agit pour ses responsables de séduire les urbains qui veulent manger autrement.
Des fruits et légumes, de la charcuterie ou des produits laitiers. Un peu comme à la Samaritaine, on trouve de tout au drive fermier toulousain. Et celui-ci qui existe depuis un peu moins de deux ans, est de plus en plus présent sur la quatrième ville de France et son agglomération, puisqu’il vient d’ouvrir son septième point de livraison des colis, au sein de l’espace web du Crédit agricole, situé place Wilson, en plein centre-ville. Histoire de toucher le cœur des Toulousains quant à une certaine manière de s’alimenter. Car même lorsqu’ils ne sont pas bio, tous les produits sont bien le fruit du travail d’agriculteurs qui oeuvrent selon une agriculture raisonnée, c’est-à-dire sachant utiliser la juste dose et pas plus dans leurs traitements.
Et d’évidence l’initiative soutenue par la Chambre d’agriculture haut-garonnaise et qui regroupe aujourd’hui 36 producteurs, surtout du département de la Haute-Garonne, mais aussi du Tarn, de l’Aude et du Tarn-et-Garonne, séduit toujours plus. Une centaine de commandes sont passées chaque semaine, se réjouit Clémentine Révolu, qui se trouve à la tête d’un élevage à l’ancienne de 3000 poules, nourries sans OGM, à Saverdun, dans l’Ariège. « Nous, on milite vraiment tous pour la qualité. D’ailleurs on a une charte à respecter envers la clientèle. En cas de problème, on envoie une photo avec des explications à la Chambre d’agriculture. Mais on s’engage à donner le meilleur pour que les gens soient satisfaits et qu’ils reviennent la semaine suivante. »
Ces agriculteurs qui assurent que leurs prix sont raisonnables, se félicitent également de favoriser les circuits courts. A l’image d’Emilien Nouals, producteur de truites à Antignac, dans les Pyrénées haut-garonnaises. Il tue et vide ses poissons le jeudi et les mets sous vide le lendemain, soit quelques heures avant que les clients ne puissent en disposer. « C’est comme cela que nous fonctionnons tous. Nos produits sont réellement très frais », renchérit Clémentine Révolu. Laquelle répète à l’envi que « on se régale d’entendre dire que nos produits, c’est de l’or ! »
De l’or, Adrien Samoisson n’est pas loin de le penser. Ce consommateur trentenaire s’est tourné vers le drive fermier la semaine dernière seulement. Et il est déjà conquis. « C’est bon et pas forcément plus cher qu’ailleurs. La commande est facile, le retrait très simple et en plus maintenant en centre-ville, donc c’est pratique. Mais ce qui m’a motivé c’est de faire travailler des petits producteurs locaux et pas à l’autre bout du monde. Parce que tout est déjà chez nous ! » Alors c’est promis, le jeune homme retentera l’expérience.
Pour l’heure 2000 personnes, étudiants, salariés ou retraités, se sont inscrites sur le site, sans doute agréablement surprises par l’absence de minimum d’achat, ou de panier imposé. Et puis il n’est pas rare que ces consommateurs formulent le vœu de visiter une exploitation. Histoire de se voir expliquer la façon de travailler et de savoir ce qu’ils mettent dans leurs assiettes. « On est totalement transparents, on montre tout parce qu’il y a un besoin de savoir ! » poursuit Clémentine Révolu, qui donne aussi des suggestions de recettes et des idées de cuisson.
Alors bien sûr se consacrer au drive fermier toulousain c’est un travail supplémentaire qui demande beaucoup de temps. Mais notre agricultrice le certifie, le jeu en vaut la chandelle sur le plan économique aussi. L’activité générée autour du drive représente 15% de son chiffre d’affaires mensuel. Bref les revenus par ce biais sont au rendez-vous grâce à cette belle vitrine. Si bien que les responsables entendent développer encore le concept. En particulier avec l’ouverture d’un point de retrait aux alentours de Toulouse-nord. Un secteur qui demande aussi à bénéficier d’une certaine authenticité. Sans compter que l’entrée de producteurs supplémentaires est attendue pour les prochains jours.
En savoir plus : www.drivefermiertoulousain.fr (site du drive fermier toulousain).