En ce moment, les prix céréaliers sont relativement hauts. Pour autant, plusieurs dangers guettent les agriculteurs, dès à présent et pour l’avenir.
Des prix volontaires et à la hausse c’est bien. Pas un céréalier ne s’en plaindra. Parallèlement, tout le monde sait, aussi, que ces prix sont factuels, dus à un ensemble d’événements favorables qui ont eu lieu simultanément là aux Etats-Unis, ici en Ukraine ou en Russie, ailleurs avec des conditions météolorologiques partout jugées exceptionnelles. Factuels, donc avec peu de chances d’être reproduits les années suivantes.
Or, dès à présent, plusieurs fournisseurs des céréaliers alignent leurs tarifs sur les gains attendus des céréaliers. L’exemple le plus visible est celui des intrants, qui sont en augmentation tarifaire, sans aucune autre raison que d’avoir des acheteurs un peu plus argentés en ce moment. Ce qui a pour effet, bien sûr, d’enlever une part de la marge que les céréaliers font actuellement, marge dont on sait qu’elle sert aussi à l’investissement dans du nouveau matériel, et donc à faire vivre toute la filière des agroéquipements, qui elle aussi a besoin de cette embellie après les années de crise qui ont frappé l’agriculture bien sûr, mais aussi le paragricole.
Plus délicat encore, cette hausse du prix céréalier sert de prétexte à celle de l’alimentation animale, et là ce sont les éleveurs qui sont impactés, directement. Celui qui est en polyculture élevage en autoconsommation s’en sort. L’éleveur qui n’a pas de cultures, lui, frôle la crise, rien que pour nourrir ses bêtes.
Enfin, chacun sait qu’en ce moment se décident les aides de la futures Pac. Grande question : quelles références va-t-on prendre ? Car si l’on choisit les prix céréaliers actuels comme prix de référence pour la filière, cela risque d’être très compliqué pour les années à venir qui s’annoncent moins florissantes – à moins de rencontrer à nouveau un enchaînement de circonstances favorables.
Des prix hauts, c’est bien… A condition que tout le monde joue le jeu de les gérer aussi dans le temps, sans trop rechercher le profit immédiat.
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