Les marchés de la viande et des produits laitiers sont en pleine expansion en Asie mais pas en Union européenne! La Chine est la seconde puissance économique mondiale et l’Inde la cinquième. L’Empire du milieu est le premier pays importateur au monde de nombreux produits agricoles et sa voisine, un des premiers exportateurs au monde de viande bovine.
L’actualité récente montre que ces deux pays ont les moyens d’orchestrer les marchés mondiaux des produits laitiers et de la viande. Les cours de la poudre et du beurre fluctuent au gré des importations chinoises. La viande indienne inonde les marchés de quelques pays émergents dont le pouvoir d’achat des habitants est très limité. Si le gouvernement indien limite les exportations, une partie de la population de la planète est privée de viande bon marché à l’achat.
Mais surtout, la planète ne croule plus sous des montagnes de beurre et de poudre de lait. La Nouvelle Zélande et l’Australie ne sont plus redoutées comme dans les années 1990-2000 : lorsqu’elles annonçaient détenir des stocks de produits laitiers, les cours de la poudre de lait et du beurre s’effondraient dans le monde, jusqu’en Union européenne, sans que cette dernière soit pour autant engorgée par des importations! En période de crise, c’est en fait l’Union européenne qui peinait à exporter !
Alors faut-il redouter la mise en œuvre de l’accord de libre échange Union européenne-Nouvelle Zélande entré en vigueur le 1er mai dernier et les nouveaux contingents exportations alloués à cette dernière.
Entré en vigueur le 1er mai 2024, il vise à accroitre les échanges commerciaux de près de 9 Mds d’€ par an.
« Dans sept ans, la libéralisation des échanges portera sur 98,5 % des lignes tarifaires. D’ici là, de nombreux autres produits verront leurs droits supprimés en 3, 5 ou 7 ans, souligne l’Idele. Les lignes tarifaires restantes concernent les produits sensibles pour lesquels des contingents sont créés. C’est notamment le cas pour la viande ovine, la viande bovine, les produits laitiers autres que la caséine et le lait infantile ».
« Mais les exportations néo-zélandaises de fromages à destination de l’UE ont été quasi nulles entre 2021-2023 et celles de beurre ont atteint 12 000 tonnes par an, avec une forte variabilité néanmoins », rapporte l’Institut de l’élevage (Idele). Autrement dit, les exportations néo-zélandaises de poudres, de beurre et de fromages n’ont jamais atteint la totalité des contingents ouverts par l’UE et négociés par le passé avec l’Organisation mondiale du commerce. Ils représentent annuellement plus de 47 000 tonnes de beurre et 6 000 tonnes de fromages (essentiellement du cheddar pour la transformation).
Cette année encore, « les exportations de fromages étaient toujours nulles quand celles de beurre approchaient les 5 000 tonnes (+31% /2023), avec une grande variabilité, affirme l’Idele. Aussi « la mise en œuvre de l’accord de libre échange Union européenne-Nouvelle Zélande au 1er mai 2024 ne devrait pas changer la donne à court terme ».
Ce dernier prévoit entre autres l’allocation d’un contingent de 10 000 tonnes de viande bovine, de 38 000 tonnes de viande ovine et mais aussi de 15 000 tonnes de beurre et de 25 000 tonnes de fromages à taux réduits ou nul selon les produits.
Des capacités de production limitées
Les contingents seront appliqués progressivement au cours des sept prochaines années et seront totalement effectifs en 2031. Et près de 85 % de ces contingents ont été alloués à la Cooperative Group Limited, numéro un des produits laitiers en Nouvelle-Zélande.
Mais que représentera alors la Nouvelle Zélande sur les marchés de la viande et du lait ?
Le pays sera encore compétitif mais les contraintes environnementales pourraient entamer leurs capacités de production. Sur les deux iles, l’expansion des troupeaux est très restreint.
La Nouvelle Zélande rencontre aussi des difficultés pour renouveler une génération d’éleveurs en âge de cesser leur activité et pour trouver des salariés aptes à faire fonctionner les exploitations.
Par ailleurs, la demande mondiale de produits laitiers et de viande aura progressé, comme l’atteste le dernier rapport de l’OCDE-FAO sur les perspectives agricoles 2024-2033. Or leurs productions peinent d’ores et déjà à suivre. Dans sept, l’Union européenne sera peut—être devenue structurellement déficitaire si l’agriculture est délaissée.
Au cours des sept prochaines années, les droits de douane intra-contingentaire restent relativement dissuasifs pour la Nouvelle-Zélande davantage orienté vers des marchés plus proches (Asie du sud, Amérique du nord) accessibles depuis ses Cotes en traversant l’océan pacifique.
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Dans de nombreux secteurs, la croissance mondiale de la production agricole sera portée au cours des dix prochaines années par l’Inde, selon l’OCDE et la FAO (1).
En 2033, elle sera ainsi le premier pays producteur (154 Mt ; + 20 Mt). Sa récolte équivaudra à un quart de la production mondiale.
L’Inde sera aussi le premier producteur de lait au monde (220 Mt- 1/5ème de la production mondiale). La hausse de sa production découlerait de l’augmentation du nombre de vaches et de bufflonnes laitières mais aussi d’une hausse des rendements. Par ailleurs, d’importants moyens seront redéployés pour favoriser l’essor de l’élevage bovin et pour améliorer les infrastructures de la filière de la viande, notamment la mise en place d’unités intégrées de transformation axées sur l’exportation.
(1) « Perspectives agricoles 2024-2033 »
Les échanges commerciaux ont évolué en 40 ans.
La Nouvelle Zélande ne remplit pas ses quotas européens depuis des années. Ses moutons et ses carcasses sont essentiellement expédiés en Asie et au Moyen Orient.
La quasi totalité des agneaux importés en France sont britanniques et irlandais.
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la novelle zélande innonde deja le marche des la viandes d’agneau suite a des accords? sous mitterand et nos producteurs de viandes crient au secours!!