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Le commissaire européen Dacian Ciolos visite Mayotte

Le commissaire européen à l’agriculture Dacian Ciolos est actuellement en visite à Mayotte pour deux jours. Ce nouveau département d’outremer français devient, le 1er janvier 2014, région ultrapériphérique de l’Europe et recevra des aides à ce titre.

Depuis le 31 mars 2011, l’ancien territoire français Mayotte est devenu département d’outremer, au même titre que La Réunion, la Martinique, la Guadeloupe et la Guyane. Le temps de l’administration, et ce nouveau département devient automatiquement région ultrapériphérique (RUP) de l’Europe, comme les autres départements précités, ou encore les Açores et Madère (Portugal) et les îles Canaries (Espagne).

Ces territoires, éloignés géographiquement de l’Europe, en perçoivent des subsides pour compenser tous les coûts de transports (air, mer…), les coûts d’installation plus élevés (importation du matériel), ceux du stockage obligatoire (du fait de liaisons insuffisantes air-mer…).

Nouvelle région ultrapériphérique de l’Europe

En son temps (avril 2008), un agriculteur français, Hervé Coupeau, à l’époque membre du bureau des Jeunes Agriculteurs et siégeant au Conseil économique et social européen (CESE, il est devenu depuis président de la FDSEA de l’Indre), avait publié un avis sur la question, qui fait toujours référence (lien en fin d’article). On pouvait y lire dans le dernier article : « Certains Etats membres réfléchissent actuellement sur l’élargissement du nombre des RUP, plus spécifiquement la France et les Pays-Bas. Une augmentation du nombre des RUP requiert une décision positive du Conseil. Le CESE souligne toutefois que pour assurer une meilleure intégration des RUP existantes et nouvelles, l’UE devra alors y accorder une enveloppe financière plus élevée. »

Cette projection d’alors est donc devenue d’actualité aujourd’hui. L’île de Mayotte, faisant partie de l’archipel des Comores (je vous mets une carte en illustration, regardez au nord de Madagascar), sera considérée comme nouvelle région ultrapériphérique le 1er janvier 2014.

C’est à ce titre que le commissaire européen à l’agriculture Dacian Ciolos visite l’île en ce moment. Sur sa page Facebook, il disait ce dimanche 28 juillet à la mi-journée, en français : « Je commence une visite de deux jours sur l’île de Mayotte, un département-région d’outremer de la France situé entre le nord de Madagascar et le nord du Mozambique. Il va devenir une Région Ultrapériphérique de l’Union Européenne le 1er janvier 2014 et, à ce titre, le bénéficiaire d’un soutien européen dans le cadre du POSEI et du programme de développement rural. Je vais rencontrer les agriculteurs et les organisations locales pour voir comment nous pouvons mieux soutenir l’agriculture locale et répondre aux défis spécifiques auxquels ils sont confrontés.« 

L’agriculture mahoraise doit se développer

En d’autres termes, le montant des aides « ultrapériphériques » dont bénéficiera Mayotte de la part de l’Europe se décide en ce moment. Mayotte produit majoritairement des bananes et du manioc, et voit 92 % de sa surface agricole utile occupée par des cultures vivrières (toujours en fin de texte, cliquez sur le lien de l’Odeadom pour plus de détails). L’élevage, qu’il soit bovin, ovin, caprin ou de volailles, reste très traditionnel, avec peu de compléments alimentaires ou de vaccinations. Les 20 700 hectares dévolus à l’agriculture représentent 55 % du territoire mahorais… Mais seuls 7 100 hectares sont effectivement cultivés. Les problèmes rencontrés (et pour lesquels les fonds européens seront les bienvenus) viennent des petites surfaces : la moyenne est de 0,49 hectare, et 44 % des exploitations cultivent moins de 0,25 hectare. Le relief de cette île volcanique, mais surtout les enclavements, l’éloignement de la ville importante (Mamoudzou, au centre de l’île) et le manque d’infrastructures sont les soucis à dominer. A noter aussi le sous-équipement des exploitations.

Dacian Ciolos et l’Europe doivent désormais décider. Quelque part, plus que par sa départementalisation (mais c’était une étape obligatoire), c’est par son européanisation que Mayotte peut réussir son développement, notamment agricole.

Qu’en pensez-vous ? Pour en débattre, rendez-vous ci-dessous dans l’espace « Ecrire un commentaire ».

En savoir plus : http://eur-lex.europa.eu/Notice.do?mode=dbl&lang=sv&ihmlang=sv&lng1=sv,fr&lng2=bg,cs,da,de,el,en,es,et,fi,fr,hu,it,lt,lv,mt,nl,pl,pt,ro,sk,sl,sv,&val=477181:cs (le rapport du CESE qui évoquait la problématique agricole des régions ultrapériphériques en 2008) ; https://www.facebook.com/dacianciolos (la page Facebook de Dacian Ciolos, commissaire européen à l’agriculture, sur laquelle il communique en français sur son déplacement à Mayotte) ; http://www.odeadom.fr/wp-content/uploads/2012/12/03-4-pages-RA-2010-Mayotte.pdf (pour mieux connaître l’agriculture mahoraise).

Ci-dessous : copie d’écran d’une carte prise sur Google Map, sur laquelle je vous ai cerclé de rouge l’île de Mayotte.

Ci-dessous, l’une des richesses locales, la vanille (photo issue du blog http://skippymayotte.wordpress.com).

2 Commentaire(s)

  1. Dacian Ciolos a publié 26 superbes photos de son séjour à Mayotte sur son mur Facebook. Voici le lien direct vers cet album :

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