Pour Heidi Sevestre, glaciologue, le combat qu’elle mène contre le dérèglement et le changement climatiques est aussi celui des céréaliers.
La glaciologie et la céréaliculture sont deux domaines très éloignés et pourtant ils sont liés. Deux milliards d’hommes dépendent de l’eau de source pour leur agriculture. Durant la belle saison, elle provient des pluies et de la fonte des glaciers.
Le 6 décembre 2024, elle participera à la conférence « Le changement climatique et son impact sur l’agriculture » qui clôturera la 64ème Bourse de commerce européenne organisée par Agro Paris Bourse au Grand Palais à Paris. Elle sera aux côtés de Jean Louis Etienne, médecin-explorateur.
« Cela fait plusieurs années que j’entretiens des liens avec Agro Paris bourse, explique la glaciologue. Je me réjouis que la profession ait pris conscience de l’impact des glaciers sur l’agriculture et la souveraineté alimentaire de la planète, explique la glaciologue. En luttant pour préserver les glaciers, je mène aussi un combat pour l’agriculture ».
A ce jour, 45 % de la banquise arctique a disparu et de nombreux glaciers ont fondu. Or la banquise et les glaciers régulent le climat. Aussi, leur réduction explique en partie les évènements climatiques extrêmes régulièrement observés.
En Espagne, les pluies diluviennes à la fin du mois d’octobre démontrent une nouvelle fois que le dérèglement du climat n’épargne aucune région.
En Californie, des territoires prennent feu et dans certains Etats d’Amérique du centre et la sécheresse rend des milliers d’hectares de terres stériles.
Heidi Sevestre ne manque pas une occasion pour diffuser ses connaissances et pour montrer l’impact du réchauffement sur le climat de la planète.
Selon elle, la lutte contre le changement climatique impose de prendre des décisions sociétales majeures. Par exemple, remettre en question le système énergétique axé sur l’exploitation d’hydro-carburants fossiles et sur le charbon, sur lequel repose l’économie mondiale.
« En agriculture, il faut s’appuyer sur les technologies pour trouver les solutions adéquates afin de rendre les cultures de céréales plus résistantes au dérèglement du climat, affirme Heïdi Sevestre. Mais comme je ne suis pas agronome, je ne suis pas qualifiée pour prendre position sur des sujets que je ne maitrise pas comme les NBT (éditions génomiques)».
« Mon combat actuel est la manipulation climat », rapporte la glaciologue.
Mais Heidi ne vise en aucun cas la décroissance économique. Au contraire, il faut se donner les moyens pour nourrir plus et mieux la planète mais l’agriculture doit se décarboner.
La glaciologue conserve un très bon souvenir de ses études au lycée agricole d’Annecy. Elle revoit régulièrement certains de ses anciens camarades devenus agriculteurs.
« Moi-même j’ai fait de nombreux stages dans des exploitations », souligne t-elle.
Sa formation agricole l’aide à tenir un discours « entendable » par les céréaliers lorsqu’elle est invitée à participer à des conférences.
« Ils savent que je cherche avec eux des solutions pour atténuer le dérèglement du climat sans jamais opposer l’agriculture à l’écologie », explique Heïdi.
« Il faut avancer ensemble, avec les céréaliers mais aussi avec tout ceux qui, par leur activité, ont une emprise sur le climat », ajoute-telle encore.
L’agriculture possède plusieurs leviers pour combattre le dérèglement climatique. Ce défit doit être relevé avec les agriculteurs, en trouvant avec eux des solutions et non pas en se confrontant à eux !
Légende photo: Heïdi Sevestre en mission au Groënland.
Aaaaaaah chouette enfin un discours intelligent eeh respectueux des hommes et de la planète ………un berger F-O