Tirant son nom du latin cirsium arvense, cette plante herbacée dicotylédone vivace appartenant à la famille des astéracées est également connue sous le nom de cirse des champs. D’origine eurasiatique et méditerranéenne, le chardon des champs est très commun dans toute l’Europe et sur le continent nord-américain où il est considéré comme une mauvaise herbe invasive depuis son importation au XVIIe siècle.
Avec une préférence pour les sols humides argileux et argilo-limoneux, fertiles et riches en éléments nutritifs, il se développe sur tous types de sols au pH neutre ou basique disposant d’un taux d’ensoleillement suffisant.
Cette plante nitrophile se reproduit éternellement par drageons, ce qui en fait une adventice de premier plan des cultures françaises. On la trouve également dans les prairies, friches, jachères, jardins, bords des chemins et des routes.
Au stade de plantule, ses feuilles épineuses et piquantes sont sessiles, alternes et disposées en rosette et ses cotylédons elliptiques, très grands et charnus, sont pourvus d’un très court pétiole.
Une fois adulte, le chardon des champs se développe grâce à ses drageons abondants et la tige anguleuse et ramifiée peut atteindre les 150 cm, pourvue de feuilles sessiles et lancéolées et d’épines. La plante est dioïque (plants mâles et femelles séparés) et ses capitules soutiennent des fleurs roses tirant sur le violet, disposées en panicules corymbiformes. Les fruits sont des akènes plumeuses contenant des graines beiges qui se dispersent au vent sur de grandes distances.
Le système racinaire est horizontal, pourvu de drageons qui permettent sa multiplication végétative.
Durant l’hiver, cette plante géophyte survit dans le sol en attendant les beaux jours ; alors que la germination par graines reste peu fréquente (et requérant une profondeur minimale de 3 à 6 cm), les drageons sortent de terre dès mars pour une floraison de juin à octobre en levée groupée.
Produisant 1500 à 5000 graines par pied, le chardon des champs est particulièrement invasif, d’autant plus que son TAD (taux annuel de décroissance) avoisine les 100% et que son stock semencier est réputé persistant (20 ans dans le sol).
Très répandu et compétitif, le chardon des champs affecte toutes les cultures, particulièrement les céréales à paille, dont le blé, mais aussi le maïs, le colza, les protéagineuses…
Le chardon des champs peut causer une perte de rendement très élevée (jusqu’à 75 %) en étouffant la culture en place et en puisant eau et nutriments dans le sol.
Lors de la récolte, il amène également humidité et impuretés dans les grains.
Il cause aussi des difficultés de triage et des pertes de semences importantes dans les cultures porte-graines (luzerne, trèfle violet, carotte), ainsi que des difficultés de triage dans les cultures de persil et ray-grass.
L’infestation des parcelles cultivées par le chardon des champs est notamment due à un travail du sol irrégulier ou inexistant, ou trop important et superficiel (propageant l’adventice au lieu de l’éliminer), à l’absence d’entretien des abords de parcelle ou à l’emploi d’herbicides inadaptés.
Fortement invasif et résistant, le chardon des champs est une adventice difficile à éliminer à 100 % et aucune méthode n’est complètement et durablement efficace :
les herbicides doivent être particulièrement ciblés selon la culture
le labour l’affaiblit en coupant les drageons, à effectuer en été ou automne
la rotation des cultures ne permet qu’une élimination partielle
le désherbage mécanique est partiellement efficace si l’outil passe sous les rhizomes horizontaux mais il présente le risque d’une plus importante propagation.
Seuls moyens efficaces en amont, le nettoyage approfondi et l’entretien des bordures de parcelles en été limitent le développement de cette adventice.