Les jeunes apprentis sont de moins en moins issus du milieu agricole. Adoubé par les employeurs, l’apprentissage n’est pas seulement une période de formation pour apprendre un métier et acquérir une formation, mais aussi une opportunité pour découvrir le monde agricole.
C’est un système formidable qui n’a pas fini de surprendre ! En 2015, on dénombrait 22 400 apprentis dans les exploitations agricoles et les entreprises paysagistes et 16 200 dans les entreprises de travaux agricoles et forestiers.
En s’adressant à des adolescents et à des jeunes adultes de moins de 25 ans d’horizons très variés, l’apprentissage est une très belle expérience de la vie en collectivité. « Il donne aux étudiants les moyens de s’épanouir et de trouver leur voie », affirme Denis Végnant, responsable pédagogique du l’UFA/CFA Saint-Antoine à Marcoussis.
Sans l’apprentissage, de nombreux adolescents seraient définitivement à l’écart de tout dispositif d’insertion professionnelle.
« Mais l’apprentissage requiert toutefois un niveau scolaire minimum. C’est un parcours exigeant pour suivre à la fois des cours théoriques et pratiques, affirme Bernard Gardès, président de l’Anefa (1). Or les professeurs de troisième dissuadent encore trop souvent les bons élèves de suivre cette formation, ignorant souvent qu’elle peut les conduire jusqu’à l’enseignement supérieur ».
Toutefois les profils de certains candidats rebutent parfois les employeurs. Ils sont de moins en moins issus du milieu agricole et, produits d’une société très protectrice, ils découvrent d’abord un milieu professionnel exigeant avant de s’engager pleinement dans la vie active.
Or pour les employeurs, l’apprentissage représente un investissement important pour accompagner et former. Il souhaite former de nouveaux salariés qualifiés qui leur font défaut.
En fait, les profils des candidats à l’apprentissage est en perpétuel évolution.
Ces derniers mois, des réfugiés nouvellement arrivés sur le territoire national ont rejoint le système de formation professionnel agricole donnent entière satisfaction. Une fois la maitrise de la langue française acquise, suivre un parcours en apprentissage est efficace pour intégrer ces réfugiés dans la vie active. Ils s’adaptent très facilement aux techniques de production enseignées.
Ces hommes afghans, syriens ou encore érythréens, éleveurs ou agriculteurs dans leur pays constituent un nouveau vivier de recrutement de salariés agricoles très motivés une fois formés. Et avec leur maître d’apprentissage, un véritable échange de savoir s’opère car les réfugiés ont tous eu une expérience professionnelle avant de rejoindre la France.
Les contraintes imposées à l’employeur d’un apprenti ne constituent pas en soi un frein majeur à l’embauche. Pour les machines, les normes exigées sont celles requises pour avoir un salarié. Si l’emploi des machines de l’exploitation fait partie du programme scolaire de l’apprenti, une simple dérogation déclarative envoyée à l’inspection du travail suffit. « Et puis parfois adoptées avec réserve, ces contraintes font évoluer les mentalités », ajoute Denis Végnant. Aujourd’hui, personne ne remet en cause l’utilisation de chaussures de sécurité !
(1) Association nationale de l’emploi et de la formation en agriculture.
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