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Lancement d’un plan méthanisation en France

L’intention est bonne, les arcanes du financement restent à éclaircir. Les ministres de l’Agriculture et de l’Ecologie viennent de lancer un plan méthanisation pour la France, visant à rattraper une partie du retard français en la matière.

Si vous avez lu le n°5 de WikiAgri Magazine sur la croissance verte, vous savez que la méthanisation peut en être l’un des facteurs. L’exemple de l’Allemagne le démontre. Le gouvernement cherche à encourager cette pratique en France, en particulier à partir de fumiers et de déchets agricoles. Très bien.

C’est ainsi qu’un plan a été lancé officiellement hier (29 mars 2013) conjointement par Delphine Batho, ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie, et Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt. Il s’agit d’installer 1000 nouvelles unités de méthanisation en France d’ici à 2020. A titre de comparaison, l’Allemagne en était déjà, en tout, à 6800 unités en 2011, là où la France n’en avait que 47. On ne rattrapera donc qu’une partie finalement faible de notre retard en la matière. Mais, au moins, ce plan méthanisation a le mérite d’être lancé. Précisons qu’il concernera davantage les éleveurs que les céréaliers, contrairement à l’Allemagne. Avec entre autres un achat de l’électricité produite à partir de biogaz d’effluents d’élevage bénéficiant d’une prime spéciale augmentée jusqu’à 40% (par rapport au coût d’achat classique de l’électricité).

Au passage, si vous cherchez des infos complémentaires, les deux ministères ont préféré l’affubler du sobriquet de « plan EMAA« , comme énergie-méthanisation-autonomie-azote. Vous qui n’êtes pas technocrate de salon, vous savez déjà que la méthanisation, par définition, produit de l’azote et donc de l’énergie, d’où une forme d’autonomie sur cette dernière… Mais passons.

Je vous mets en fin d’article deux liens institutionnels expliquant les bienfaits de la méthanisation et son fonctionnement. Vous y lirez pas mal d’infos, plutôt générales. Pour les précisions, notamment financières sur le plan, c’est plus vague. Il est question de deux milliards d’euros, je cite, « mobilisés« , mais sans précision sur les conditions d’accès à l’enveloppe. On ne sait pas à quel pourcentage les investissements bénéficient d’aides. La toute nouvelle BPI (banque publique d’investissement, qui a défrayé la chronique récemment avec Ségolène Royal comme vice-présidente) doit apporter son concours mais, peut-on lire sur le premier document mis en ligne par les ministères, davantage pour « garantir » que pour réellement financer. Il va donc falloir préciser tout ça.

Les dossiers doivent passer par un intermédiaire, le comité NPC (NPC comme les symboles chimiques de l’azote, du phosphore et du carbone), anciennement Corpen. Dès 2013 débute un appel à projets « gestion collective et intégrée de l’azote », les projets devant donc ensuite être examinés par le comité cité plus haut.

Et vous, qu’en pensez-vous ? Pour en débattre, rendez-vous ci-dessous dans l’espace « Ecrire un commentaire ».

En savoir plus : http://agriculture.gouv.fr/1-000-methaniseurs-a-la-ferme-en (le communiqué de presse des deux ministères concernés) ; http://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/plan_EMAA_VF_cle0ded2a.pdf (des explications plus précises sur le plan) ; https://wikiagri.fr/archives (lisez notre numéro 5 – c’est gratuit si vous êtes inscrit -, en particulier pages 6 et 7 pour les schémas, et 48-49 pour les explications stratégiques de CerFrance).

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