Le gouvernement a débloqué une enveloppe de 4 millions d’euros pour venir en aide aux agriculteurs en état d'épuisement professionnel (ou burn out). Or, sur le terrain, cette mesure qui vise à donner 7 à 10 jours de répit aux exploitants touchés en payant le service de remplacement pour cette période, est jugée très insuffisante.
« C’est une honte pour celui qui est au bord du gouffre. » Jeanette Meerman est sans appel à l’issue de la réunion qui s’est déroulée à Guéret, dans la Creuse. La présidente du Service de remplacement de la Creuse (pour les agriculteurs) n’a pas caché sa colère en prenant connaissance de la mesure de répit. Cette aide exceptionnelle pour les agriculteurs en situation d’épuisement professionnel a été décidée par le gouvernement. Quatre millions d’euros ont été débloqués pour l’ensemble du territoire. Grâce à un certificat médical ou par la préconisation d’un travailleur social de la MSA, 7 à 10 jours de remplacement sur l’exploitation peuvent entièrement être financés par cette mesure de répit.
Sauf qu’on n’a pas traîné à sortir la calculette pour s’apercevoir qu’on est bien loin des besoins exprimés sur le terrain. Ainsi, pour les trois départements du Limousin, l’enveloppe atteint 113 000 euros. Autant dire que le budget sera croqué bien avant les premières neiges ! « C’est de la rigolade, c’est un effet d’annonces. Une semaine pour une personne qui est en dépression… Quelqu’un qui est au bord du suicide et qui entend ça, c’est presque incitatif, il va se dire "ils nous lâchent" », renchérit la Jeanette Meerman.
La représentante de la MSA du Limousin, Marie-Christine Chaput, a eu beau expliqué qu’il existait d’autres dispositifs qui pouvaient assurer un complément à celle-ci… Mais cette mesure de répit ne semble pas à la hauteur des crises successives qu’endure le monde agricole depuis trop longtemps. « L’idée de cette aide, c’est de prévenir l’épuisement professionnel et d’être réactif », défend la responsable du service "action sanitaire et sociale" de la MSA du Limousin.
Dans l’assistance, un agriculteur a témoigné : « Mon oncle s’est suicidé. Entre le jour où il a avoué à mon père qu’il était à bout et le passage à l’acte, il s’est passé 8 jours. Alors, le temps d’avoir des rendez-vous à la banque, à la MSA, il se passe plus de temps. Il faut être super-réactif dans ces cas-là. 24 heures après, tout le monde doit être réuni. »
Autrement dit, le temps administratif est-il compatible avec l’urgence des situations dans le déblocage des aides ?
« Les agriculteurs eux-mêmes ne reconnaissent pas qu’ils sont au bout du rouleau. Au début, on croyait que les gens qui se suicidaient étaient des personnes isolées, célibataires. Mais, on a eu des exemples de personnes hyperactives qui avaient des mandats, occupées par des choses en dehors de leurs exploitations. Et une semaine après, ils n’étaient plus là », constate Jeanette Meerman.
Au niveau du terrain et de ses réalités, on accepte certes cette mesure de répit, mais sans se leurrer sur son efficacité. Et la présidente du Service de remplacement creusois de conclure : « Tant qu’on ne sera pas payé au juste prix pour ce qu’on produit, on pourra avoir toutes les aides qu’on veut, ça ne changera rien. »
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Journaliste depuis une dizaine d'années en milieu rural. La campagne innove, trouve des solutions, élabore... Et j'entends le montrer !
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