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L’agriculture et la faim en Afrique

En Afrique, nous sommes à l’époque des semis. C’est là que les stocks alimentaires s’épuisent, et que les questions se posent sur le degré de réapparition de la faim.

La faim en Afrique n’est pas un vain mot. On en parle, plus ou moins, par vague d’intérêt, un média copiant l’autre – et c’est d’ailleurs ce que je fais moi-même aujourd’hui, plusieurs articles étant parus sur le sujet récemment. Les ONG ne manquent pourtant pas, elles dont les moyens s’accentuent au rythme non négligeable de la solidarité mondiale. Mais elles arrivent souvent une fois le constat dressé, dans les lieux où la faim est réapparue. Leur n’en est pourtant pas négligeable, loin s’en faut, elles alimentent, autant que possible, les plus affamés.

Mais c’est en amont qu’il faut réellement chercher le remède. Les agricultures africaines apprennent à se structurer, c’est en cours, un travail de longue haleine. Des associations, plus agricoles que ne le sont les ONG pré-citées, comme AFDI pour citer celle de la FNSEA (mais il y en existe d’autres), aident à structurer tant des groupements agricoles par filières que des cultures mêmes sur le terrain. Ce n’est pourtant pas encore suffisant, puisque la faim revient, inexorablement, année après année.

Attention aux solutions « faciles »

Alors, évidemment, les premiers intéressés s’impatientent. Ainsi, certains syndicats agricoles sénégalais, comme mus par une ligne politique qui réagit si fort à un besoin identitaire qu’elle en devient xénophobe, prônent l’arrêt pur et simple des importations céréalières (liens en fin d’article). L’ancienne puissance coloniale, la France, est particulièrement visée dans cette vocation nouvelle. Mais le temps des colonies est bien loin, et tant que ce pays, comme plusieurs de ses voisins, ne sera pas auto-suffisant, l’arrêt total de l’apport alimentaire ne peut que conduire à une nouvelle crise de la faim : si, dans l’histoire, il y a eu des abus et une forme de commerce obligatoire, ceux-ci ont laissé place à l’échange, garant des meilleures relations entre les peuples, mais aussi des réponses aux besoins de chacun.

Une autre solution consiste à poursuivre l’aide de stucturation, à investir dans le développement de l’agriculture. Le mal est identifié. La période où il sévit aussi. Là-dessus, la crise internationale oblige à choisir l’essentiel. Et quelle autre priorité peut-elle passer avant le fait de nourrir sa population à sa faim ? De fait, tous les dirigeants gouvernementaux sont axés sur le sujet, et de nécessaires ententes se font jour : à l’intérieur des filières, à l’intérieur d’espaces géographiques présentant la même problématique. L’idée en cours de concrétisation (lire le dernier lien) d’une politique agricole commune régionale regroupant 15 pays de l’Afrique de l’ouest dans un effort commun mérite d’être mentionnée. L’effort commun est encore le meilleur gage de réussite pour une préoccupation que l’on aimerait du passé mais ô combien contemporaine.

En savoir plus : http://www.leral.net/Des-syndicats-agricoles-en-renfort-aux-producteurs-locaux_a34309.html (quand les syndicats agricoles sénégalais fustigent les importations) ; http://www.rewmi.com/PRODUCTION-AGRICOLE-La-culture-vivriere-traditionnelle-gage-d-acces-a-une-nourriture-de-qualite_a60048.html (exemple de structuration locale) ; http://www.huffingtonpost.fr/roger-thurow/agriculturealimentationav_b_1408778.html (exemple d’une ONG qui veut agir sur la faim); http://ictsd.org/i/news/passerelles/119297 (un plaidoyer très intéressant pour des solutions innovantes).

1 Commentaire(s)

  1. J’ai lu des choses intéressantes sur le moringa qui se cultive en Afrique et qui apporte de nombreux bienfaits. Ce peut être une des solutions à ce problème

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