L’azote est un moteur de la croissance pour les plantes mais aussi l’eÌleÌment le plus surveilleÌ par la reÌglementation. Pour une fertilisation optimale, agronomie et nouvelles technologies sont le duo gagnant.
Entre la forte pression reÌglementaire et les exigences eÌconomiques, la fertilisation azoteÌe doit eÌ‚tre, plus que jamais, optimiseÌe selon le potentiel de chaque parcelle, les conditions climatiques et ses objectifs de rendement et de qualiteÌ.
Pour reÌsoudre cette deÌlicate eÌquation, la technologie apporte une seÌrieuse aide.
Bien raisonner sa fertilisation deÌmarre par le calcul de la dose totale preÌvisionnelle. D’ailleurs c’est obligatoire en zones vulneÌrables. Mais, ce bilan n’a qu’une valeur preÌdictive. Pour ajuster la dose tout au long du cycle, les agriculteurs ont besoin d’outils dynamiques, tenant compte de l’heÌteÌrogeÌneÌiteÌ des parcelles.
D’autant plus quand le potentiel de rendement ou la fourniture d’azote sont variables. De plus, le fractionnement reste une cleÌ d’efficaciteÌ.
Les outils de pilotage aident aÌ€ recaler la dose en fonction des besoins exacts de la culture, qui varient d’une anneÌe aÌ€ l’autre, d’une parcelle aÌ€ l’autre.
Leur but : fournir aux cultures l’azote sous la bonne forme, au bon moment, aÌ€ la bonne dose. « Les parcelles suivies par Farmstar, nous montrent que, si la fertilisation initiale eÌtait supeÌrieure au potentiel de l’anneÌe, adapter l’apport fait eÌconomiser jusqu’aÌ€ 40 €/ha, chiffre Mathilde Closset, du poÌ‚le « valorisation de l’eÌcophysiologie » d’Arvalis et chef de projet Farmstar. Au contraire, si les conditions climatiques permettent de produire plus, ajuster la fertilisation peut faire augmenter le rendement jusqu’aÌ€ 48 €/ha ». D’un point de vue reÌglementaire, les outils de pilotage justifient un apport supeÌrieur aÌ€ la dose preÌvisionnelle si le potentiel de rendement est supeÌrieur aÌ€ la moyenne historique ou que les fournitures en azote du sol ont eÌteÌ sous-estimeÌes.
Si des outils de pilotage existent depuis les anneÌes 1980, les nouvelles technologies en ont augmenteÌ la preÌcision. Non seulement, la dose d’azote se pilote selon les besoins exacts de la plante, mais c’est au meÌ€tre preÌ€s que cela se fait graÌ‚ce aÌ€ la modulation intra-parcellaire.
« Il faut voir conscience de l’heÌteÌrogeÌneÌiteÌ de ses parcelles pour affiner sa strateÌgie en intra-parcellaire. Dans nos essais, sur une parcelle avec des profondeurs de sol variables, les besoins de fertilisation variaient de 70 uniteÌs selon les zones de sol. Avec une fertilisation homogeÌ€ne, on risque des lessivages dans certaines zones et le potentiel de production ne sera pas valoriseÌ dans d’autre », encourage Thierry Darbin, directeur de Be Api, filiale agriculture de preÌcision du groupe In Vivo.
Pour accompagner cette optimisation de la fertilisation, les outils d’eÌpandage se sont sophistiqueÌs. GPS, « deÌbit proportionnel aÌ€ l’avancement », coupures de sections autorisent une modulation intra-parcellaire des apports.
« Chaque anneÌe, le nombre d’utilisateurs de Farmstar a opteÌ pour la modulation intra-parcellaire augmente de 5 % », note Mathilde Closset.
Des outils d’aide aÌ€ la deÌcision sont neÌcessaires pour suivre les besoins des plantes et moduler la fertilisation.
Ils sont plus d’une vingtaine aÌ€ coupler les nouvelles technologies et l’agronomie pour ameÌliorer les performances eÌconomiques et environnementales. Farmstar fait partie des pionniers. LanceÌ en 2002, c’est un tandem entre l’expertise agronomique d’Arvalis et de Terres Inovia et les outils de teÌleÌdeÌtection d’Airbus pour fournir des conseils en fertilisation, en protection des plantes et sur l’eÌtat des cultures.
Aujourd’hui 16 000 agriculteurs l’utilisent sur 720 000 hectares. Autour de la fertilisation, Farmstar s’adapte aux niveaux d’eÌquipement de chacun, avec de la modulation intra-parcellaire ou une modulation manuelle aÌ€ partir d’une carte simplifieÌe.
MeÌ‚me si c’est un outil preÌcieux, la technologie ne doit pas faire oublier l’agronomie. « Tout part du sol. L’accompagnement doit rester performant, en lien fort avec l’agronomie, pour que l’agriculteur voit le beÌneÌfice d’investir dans l’agriculture de preÌcision », conseille Thierry Darbin. Pour toujours ameÌliorer le service rendu, il faut renforcer l’interopeÌrabiliteÌ entre tous les outils et optimiser la masse de donneÌes, enregistreÌes sur une exploitation pour centraliser tout le suivi technique. « Cela, pour fournir des conseils dynamiques, treÌ€s reÌactifs », entrevoit Mathilde Closset.
rédaction CeÌcile Julien
Notre illustration ci-dessous est issue de Adobe.