Toutes destinations confondues, le solde commercial positif est passé de 11,2 milliards d’euros en 2013 à 5,6 milliards d’euros l’an passé. La dégradation des échanges commerciaux de la France avec ses voisins européens explique à elle seule cette chute spectaculaire. Et si l’on excepte les boissons, c’est de déficit qu’il faut parler, de 6,6 milliards d’euros !
Rien n’arrêtera leur ascension ! Les ventes de vins, de champagne, d’alcool et d’eau de vie dégagent un excédent commercial de 12,2 milliards d’euros. Près de 15,9 milliards d’euros de bouteilles ont été exportées l’an passé contre 13,7 milliards cinq ans auparavant. Mais ce succès masque la dégradation tous azimuts des échanges commerciaux de produits agricoles et agroalimentaires français. Peu de filières y échappent. Le solde commercial est passé de 11,2 milliards d’euros en 2013 à 5,6 milliards d’euros l’an passé !
Par ailleurs, en permanence déficitaire, les produits de la pêche ont accentué le manque à gagner de déficit de près de 800 millions d’euros. Le frais accuse un déficit en hausse de 230 millions d’euros. Et près de 700 millions d’euros de produits transformés sont importés en plus chaque année alors que notre pays n’exporte quasiment rien.
En fait, la France n’assure plus sa sécurité alimentaire. Sans les boissons, elle a accusé l’an passé un déficit commercial de 6,6 milliards d’euros.
Les exportations ont stagné au cours des cinq dernières années autour d’un seuil pivot de 60 milliards d’euros par an tandis que les importations ont augmenté de 7 milliards d’euros.
Le commerce extérieur agroalimentaire ne contribue plus à l’amélioration de la balance commerciale française. Elle a affiché un déficit record l’an passé de 62,3 milliards l’an passé, après 48,3 milliards en 2016.
Auparavant, les ventes de produits agricoles et agroalimentaires atténuaient la facture énergétique de la France. Mais en 2017, notre économie a été victime d’une double peine ! Les cours des hydrocarbures se sont fortement redressés tandis que le commerce agroalimentaire se détériorait cette année-là encore, entrainé par des cours agricoles très faibles.
Alors que les prochains accords commerciaux avec le continent américain, pas encore entrés en application, effrayent les agriculteurs et les éleveurs en particulier, c’est à nos frontières qu’il faut comprendre la dégradation du solde commercial agroalimentaire. Tous produits confondus, le solde commercial est de 374 millions d’euros contre 5,2 milliards cinq ans plus tôt. L’excédent de produits agricoles a diminué à lui seul de plus de 1,8 milliard d’euros.
En fait, notre pays est d’abord un exportateur très vulnérable de matières premières. Lorsque les cours s’effondrent, son excédent commercial s’écroule. La mauvaise récolte de 2016, commercialisée en partie l’an passé et des prix bas, ont accentué un phénomène constaté depuis plusieurs années. Toutes destinations confondues, la baisse du solde commercial de produits agricoles de 2013 à 2017 est de 4,8 milliards d’euros.
Pour les produits transformés, le fossé se creuse aussi avec l’Union européenne. Le déficit est de 2,6 milliards l’an passé contre 400 millions d’euros d’excédent cinq ans plus tôt. Mais le secteur dégage un excédent en augmentation de 2,2 milliards d’euros avec les pays tiers. Il a atteint 8,8 Mds d’€ grâce aux ventes de boissons alcoolisées.
Le tabac, le cacao et le thé importés ne sont pas responsables de cette hécatombe avec nos partenaires européens. Ce sont les produits agricoles et agroalimentaires que la France est pourtant en mesure de produire, qui sont responsables des mauvaises performances de notre pays. Tout d’abord moitié moins de céréales sont vendues : 4,9 milliards en 2017 (faiblesse des prix et baisse des quantités disponibles) contre 8,1 milliards en 2013.
Le déficit en légumes s’est creusé de 415 millions d’euros. En incluant les fleurs et les produits horticoles, le manque à gagner porte sur 912 millions d’euros.
Pour les fruits, le solde commercial négatif de 1,1 milliard d’euros est généré par des importations en hausse du même montant.
Du côté de la viande, le solde commercial négatif de 2013 à 2017 évolue au gré de la conjoncture des filières. Mais les importations croissantes de volailles ont atténué le redressement des secteurs de la viande bovine.
Les préparations à base de fruits accusent aussi un déficit croissant depuis 5 ans (600 millions en moins),
Les produits laitiers ne sont pas épargnés par cette dégradation. Les importations ont augmenté (de façon plus ou moins prononcée selon les années) tandis que les ventes ont stagné voire diminué. Elles n’ont jamais réitéré leur record de 2014 avec un chiffre d’affaires de 7 milliards d’euros. Si bien que l’excédent est en recul de 700 millions d’euros entre 2014 et 2017.
Les filières qui s’en sortent mieux, sans faire d’éclats, sont peu nombreuses.
Même si davantage d’oléo-protéagineux sont importés, la balance commerciale est quasiment à l’équilibre. Le sucre reste aussi une valeur sûre avec un excédent oscillant entre 766 millions d’euros et un milliard d’euros selon les années. Les aliments pour animaux se tiennent bien aussi (entre 1,1 et 1,3 milliard d’euros d’excédent).
Les animaux vivants (bovins en particuliers) est quasiment le seul poste qui affiche un meilleur résultat tout au long des cinq années retenues avec une croissance régulière de son excédent (+ 200 millions d’euros au total). La valeur des bovins vivants expédiés est de 1,4 milliard d’euros.
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