Pour fluidifier la transmission des exploitations agricoles et sécuriser les premières années d’exploitation du repreneur, la Safer de Bretagne vient de mettre sur pied un dispositif innovant : l’achat différé de terres au nom d’un jeune.
Autrement dit, l’organisme foncier se propose d’acheter pour un agriculteur (moins de 40 ans et installé depuis moins de 4 ans), entre 10 et 30 hectares maximum de foncier non bâti. Par contrat, celui-ci s’engage à racheter les terres au moment où il le souhaite, dans un délai de dix ans. Il devra verser chaque mois à la Safer une redevance dont la somme sera déduite du capital à rembourser.
Le dispositif a été mis en œuvre pour la première fois dans le Finistère et présenté il y a quelques jours. En rejoignant son frère David dans le GAEC de Kerbers (Plouzané, Finistère), Romain a intégré 47 hectares de terres supplémentaires pour porter la SAU de l’élevage porcin (200 truies naisseur engraisseur) à 95 hectares. Il a autofinancé l’acquisition de 17 hectares et fait appel à la Safer de Bretagne pour les 30 hectares restant. La raison ? L’exploitation est actuellement engagée dans des investissements (maternité et local de quarantaine) tels que l’acquisition de la totalité des terres aurait pénalisé ses comptes.
Cet exemple illustre parfaitement l’objectif de la Safer de Bretagne avec ce dispositif : favoriser l’installation et inciter à l’investissement dans un modèle agricole « économique, social, écologique et qualitatif du bien-manger breton pour tous », dit la Région Bretagne. La collectivité apparaît dans le dispositif comme caution du prêt bancaire de 3 millions d’euros sur 13 ans souscrit par la Safer de Bretagne auprès du Crédit Mutuel de Bretagne. La Safer de Bretagne ne pouvait faire autrement que d’emprunter pour financer ses prochaines acquisitions. Elle prévoit d’en réaliser une dizaine par an.
Ci-dessous, foncier agricole (photo d’archives).