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La Russie exportera des céréales tant qu’elle pourra

A la mi-novembre, les Russes ont exporté près de 19 millions de tonnes (Mt) de blé tendre, soit plus de 50 % de leur disponible exportable, qui est estimé entre 33 et 35 Mt.

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Très bon début de campagne pour l’origine russe

Traditionnellement, la Russie est très offensive au niveau des prix sur la première partie de campagne. Les agriculteurs russes stockent peu et il faut dégager la marchandise avant que l’hiver arrive et ne ralentisse fortement le bon fonctionnement des ports.

Ce scénario a été bousculé par la campagne 2017/18, où la planète blé a pris conscience que la Russie pouvait (presque) exporter tout au long de la campagne de commercialisation.

La question est désormais de savoir quel est le scénario le plus probable pour la suite de la campagne 2018/19.

A la veille de l’hiver, il semblerait que la Russie commence à ralentir ses chargements, notamment depuis les ports de la mer d’Azov et dans le port de Kavkaz, où les conditions climatiques commencent à se détériorer. Faute de pouvoir charger, les arrivées de camions ont été stoppées durant quelques jours à la mi-novembre. Jusqu’ici, ce sont les chargements conséquents depuis la mer d’Azov qui avait permis un début de campagne tonitruant (figure 1).

Figure 1 : exportations de céréales depuis les différentes régions de Russie (kt)

Source : Ikar, novembre 2018

La Russie continuera d’exporter en masse, tant que l’hiver ne la paralyse pas

Cependant, cette baisse des exports sur le mois de novembre est uniquement liée à la météo. Si les conditions climatiques redeviennent plus clémentes, les chargements reprendront à un rythme plus important. La réelle baisse des exports russes, par manque de disponibilité, devrait plutôt intervenir à partir du mois de janvier.

Le mois de décembre démarre d’ailleurs très fort, avec une explosion des chargements en direction de l’Asie – notamment le Vietnam et l’Indonésie, les clients privilégiés de son voisin ukrainien…

Les stocks de céréales, et notamment de blé, seraient largement entamés dans le Sud du pays. Elles viennent donc de plus loin, notamment du district Centralde, pour alimenter les ports. Ainsi, les chargements par rails dépassent déjà les volumes de l’an passé à la même époque. Les districts de Central et Volga enregistrent des volumes plus importants que l’an passé (carte 1).

Carte 1 : chargements par train des blés russes vers les ports

Source : Ikar, novembre 2018


Margaux Verdier (France Export Céréales)

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