Tirant son nom de l’attirance des oiseaux friands de ses graines, cette plante herbacée annuelle dicotylédone appartient à la famille des polygonacées et doit son nom au latin polygonum aviculare.
Cette adventice est présente dans toutes les régions tempérées du monde et dans toutes les cultures, particulièrement dans les cultures de printemps.
Avec une préférence pour les sols humifères sableux et limoneux, la renouée des oiseaux est une plante nitrophile et rudérale qui apprécie les sols riches en azote et se développe sans difficulté sur les sols tassés et piétinés (chemins, jachères, interstices des pavés en ville…).
A l’état de plantule, la renouée des oiseaux possède une tige et des feuilles alternes glabres, simples, lancéolées et dentées. Ses cotylédons sont linéaires et arrondis à leur sommet. Une fois adulte, la plante est réputée polymorphe et mesure 10 à 60 cm, avec de nombreuses tiges grêles souvent étalées au ras du sol. Enchevêtrée et pourvue de nombreux noeuds caulinaires, elle possède des feuilles lancéolées et elliptiques, avec un court pétiole et une longue gaine membraneuse lacérée en son sommet. Ses bourgeons cotylédonaires et axillaires se développent précocement et ses fleurs blanches ou roses, hermaphrodites et sessiles, sont solitaires ou groupées par 2 ou 4 à l’aisselle des feuilles. Ses fruits sont de forme trigonale, d’un brun terne, et mesurent environ 2,5 mm, marqués de fines stries.
La renouée des oiseaux germe de janvier à juin avec une germination superficielle dans les 5 premiers cm, et nécessitant une luminosité suffisante (photosensibilité positive).
La période de floraison court de mai à novembre et la période de maturation de juillet à novembre. La levée est échelonnée et la quantité de graines par plante est considérée comme faible avec 500 à 1000 graines par pied, bien moins que de nombreuses adventices.
La persistance du stock semencier est réputée forte, les graines pouvant rester en dormance dans le sol pendant 6 à 8 années.
Son taux de décroissance annuel (TAD) est de 50 %.
Très répandue sur tout le territoire, la renouée des oiseaux est présente dans toutes les cultures, et particulièrement dans les cultures printanières basses à inter-rang large : pois, lentilles, lupin, lin… mais aussi dans les cultures de betteraves.
Elle n’affecte qu’assez peu les cultures d’hiver et d’été.
Les problèmes rencontrés par les agriculteurs à cause de la renouée des oiseaux sont essentiellement des difficultés de triage des semences sur les cultures de printemps citées ci-dessus ainsi que dans la luzerne, le trèfle violet et les carottes.
Sa nuisibilité directe et indirecte sur les récoltes reste cependant moyenne.
Alors qu’on ne rencontrait la renouée des oiseaux que dans le sud-ouest de la France au début des années 2000, cette adventice occupe aujourd’hui la quasi totalité du territoire.
Plusieurs facteurs ont favorisé sa présence :
le labour régulier du sol sur au moins 15 cm de profondeur
les rotations de cultures courtes (maïs en alternance avec une céréale d’hiver notamment)
le tassement du sol.
Afin de lutter efficacement contre la présence de la renouée des oiseaux sur les parcelles, il existe néanmoins plusieurs leviers agronomiques :
limiter les cultures à risques (sensibles aux invasions de graminées) en rotation des cultures, en favorisant les cultures hautes
le déchaumage et les faux-semis à la période propice (mars) sont une méthode de lutte efficace
l’entretien régulier des abords de parcelles et le nettoyage du matériel réduisent sa prolifération.
Par contre, le désherbage mécanique à la herse étrille n’est efficace qu’au stade de plantule, de même que le labour.
Le décalage de la date des semis n’est absolument pas pertinent pour lutter contre cette adventice.