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La production laitière française entre doutes et espoirs

Dans les campagnes françaises, les quelque 75 000 exploitations laitières connaissent un début d’année difficile.

Les trésoreries sont à sec après une année 2012 qui a vu le prix du lait reculer de 12 € à 315 €/1000 l, alors que le coût de production augmentait de 8 %. Le prix des tourteaux de soja et des céréales n’a jamais été aussi élevé.

Dans l’Ouest, principal bassin laitier de France, des mouvements de colère ont enflammé la campagne en ce début d’année. On y sentait pointer colère et désespoir. Cependant les laitiers gardaient un peu espoir avant la clôture, fin février, des négociations annuelles entre grande distribution et fournisseurs sur les référencements des produits laitiers pour 2013. Pour la FNPL, il suffisait que les enseignes accordent de légères augmentations du prix du lait consommateur (+ 2 centimes sur la brique de lait UHT, + 1,4 centime sur le paquet de quatre yaourts nature, etc.) pour réévaluer le prix du lait payé aux producteurs de 30 €/1000 l.

Mais leur espoirs ont été douchés. Selon les dires d’industriels donnés sous le couvert de l’anonymat, la distribution est restée inflexible. Ce n’est pas ce que dit la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution sur son site internet (lien en fin d’article). La FCD explique au contraire que ses adhérents ont ajusté leurs prix en fonction des coûts de production, à la hausse en « viande, huile, farine (et) certains produits laitiers…« , à la baisse pour des « produits à base de sucre, café, chocolat…« .

A y regarder de plus près, il y a d’autres raisons au désarroi des éleveurs. Depuis l’annonce de la fin des quotas laitiers (1er avril 2015), ils savent qu’ils basculent peu à peu dans un monde nouveau, régi par la contractualisation avec leur laiterie. Ils sentent aussi que la volatilité des prix de leurs intrants et du lait livré sera désormais la règle.

Néanmoins il y a quelques lueurs d’espoir. Le CNIEL prévoit un redressement des prix de marché sur le second  semestre 2013, avec un prix payé moyen sur l’année qui tournerait autour de 330 €/1000 l. En effet, la demande mondiale reste soutenue alors que les principaux pays producteurs voient leur production stagner, à l’exception de la Nouvelle-Zélande.

La France a « de nombreux atouts pour rebondir, ajoute Vincent Chatellier, économiste à l’INRA, une consommation (domestique) élevée (…) soutenue par une exceptionnelle variété de produits transformés ; une grande diversité de modèles techniques (…) ; un potentiel de développement de la production (grâce notamment à) l’abondance des surfaces fourragères (…), etc. »

En savoir plus : http://www.fcd.asso.fr/actualites/article/id/32 (les arguments de la FCD).

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