Connue sous les appellations “queue de cheval”, “queue de renard” ou encore “queue de rat”, la prêle des champs (equisetum arvense) est une plante herbacée dicotylédone vivace qui appartient à la famille des équisétacées et au groupe des ptéridophytes (plantes à cryptogame vasculaire).
Commune dans toute la France, cette plante réputée toxique est originaire de l’hémisphère nord, avec une aire de répartition couvrant l’Europe, l’Asie septentrionale et l’Amérique du Nord. Appréciant les sols humides au pH acide ou neutre, elle se développe sur les terrains sableux et limono-sableux des parcelles cultivées, prairies, abords de chemins, sites industriels, voies ferrées et voiries.
La prêle des champs se développe principalement par voie végétative grâce à ses solides rhizomes. Il existe deux types de tiges :
tige fertile brun-rougeâtre ou blanchâtre mesurant 10 à 30 cm, simple et lisse, possédant des gaines pourvues de 12 dents noires et surmontée par un cône sporifère pétiolé
tige stérile vert pâle mesurant 20 à 80 cm et présentant de profonds sillons et des verticilles de rameaux à l’aspect grêle.
Les fruits roussâtres de forme oblongue se présentent en épis (1 à 4 cm) et contiennent les sporanges.
Le système racinaire rhizomique peut s’enfoncer jusqu’à 1 m dans le sol.
Avec une reproduction par dissémination des spores mais surtout par propagation des rhizomes dans le sol, la vivace prêle des champs assure sa croissance exponentielle par le développement de ses rhizomes dans les premiers 25 cm de terre et par la profusion de tiges stériles qui sortent du sol.
La période de floraison de la prêle des champs a lieu aux mois de mars et avril lorsque les spores parviennent à maturité et que démarre le développement des tiges stériles durant l’été. Enfin, la plante entre en période de dormance hivernale et survit sous terre jusqu’au printemps.
Il n’y a pas ou peu de germination, mais cette adventice peut devenir extrêmement invasive et compétitive si l’on la laisse se développer.
Si les cultures d’avoine, blé et orge ne sont pas touchées par la prêle des champs, cette dernière peut devenir problématique dans les cultures estivales de maïs et de soja.
Avec sa forte croissance rhizomatique, la prêle des champs peut causer une perte de rendement pouvant atteindre les 40% dans les cultures de maïs et de soja si elle n’est pas endiguée.
Introduisant de l’humidité dans les grains et les tachant, la prêle des champs peut faire baisser la qualité des récoltes et sa présence peut endommager les machines agricoles lors de la récolte.
Enfin, elle est toxique pour le bétail.
Particulièrement présente dans les parcelles cultivées d’Europe et du Canada, la prêle des champs est l’une des adventices les plus problématiques.
Le travail du sol contribue à sa propagation et est donc à éviter.
Si sa présence est détectée suffisamment tôt, il existe néanmoins plusieurs moyens de lutte contre cette mauvaise herbe :
le fauchage estival sur les bordures de parcelles ou au contraire l’enherbement des bordures par des espèces compétitives de la prêle contribuent à freiner sa propagation
le nivellement des sols et le drainage des sols pour couper son accès à l’eau sont également efficaces
le faux-semis ou le semis d’une culture d’automne ou en début de printemps pour couper son accès à la lumière réduit sa propagation
une fertilisation riche en azote limite sa présence (éviter l’enrichissement au potassium)
la rotation des cultures par l’introduction de céréales à paille couvrantes ou de cultures fourragères nécessitant plusieurs fauches à l’année permet d’épuiser les ressources de la prêle
certains herbicides ont démontré leur efficacité sur cette adventice.
Ci-dessous, prêle des champs, photo Adobe.