Chauffeur d’ensileuse est un poste réellement clé pour rencontrer des producteurs et se faire connaître », explique Charles Macé (Tee-shirt blanc) en compagnie de son frère Pierre et de leur père Gilles.
Les trois responsables de l’ETA Macé, à Fontaine-le-Pin dans le Calvados, ont chacun une activité salariée à l’extérieur en lien avec l’agriculture ; une richesse et une ouverture importante qui profite à la structure.
Le premier est technico-commercial en agro- fournitures. Le deuxième est chauffeur d’ensileuse en Cuma. Le troisième est professeur en agroéquipement. Ensemble, le père et ses deux fils, ont saisi l’opportunité de s’associer pour reprendre une ETA depuis 2009. Aujourd’hui, les trois associés qui embauchent deux temps plein et de un à deux saisonniers par an, n’ont toujours pas lâché leurs activités extérieures respectives. Cette pluri-activité s’est même avérée être une richesse qui a contribué à initier des prestations au sein de l’ETA.
« Tout ce que nous réalisons autour de la chaîne verte, nous l ’avons par exemple développé grâce à mon activité de chauffeur d ’ensileuse que je partage aujourd’hui avec notre salarié : Anthony. Chauffeur d ’ensileuse est un poste réellement clé pour rencontrer des producteurs et se faire connaître », retrace Charles Macé, qui exerce ce métier en Cuma depuis près de 12 ans. Derrière l’activité lin, la chaîne verte est devenue l’activité principale de la SARL Macé. « De mon côté en tant que professeur en agro-équipement, je suis en contact avec des maîtres de stage liés au secteur du machinisme agricole. Je travaille en permanence avec des jeunes passionnés, et parfois l’ETA ou la ferme font l ’objet de visites dans le cadre pédagogique. Tout cela est très enrichissant », ajoute Pierre Macé. En parallèle, Gilles est technico- commercial en agro-fournitures. Il apporte aussi un réseau de connaissance supplémentaire et ancré sur le terrain. « Tous les trois nous voyons beaucoup de monde en dehors de l ’entreprise et de la ferme familiale. Forcément, l’ETA se nourrit de tout cela », résument les associés. Ces derniers n’hésitent pas à non plus à se faire connaître et à valoriser leur travail et celui de leur équipe sur les réseaux sociaux. Une page facebook « ETA Macé » a été créée. Elle est régulièrement alimentée avec des photos et vidéos en lien avec l’actualité de l’ETA. C’est une façon efficace de garder et de créer du lien avec un cercle de personnes intéressées.
« Etre pluriactifs, c’est aussi une sécurité financière supplémentaire, ne cache pas Pierre. La seule limite à ce système, c’est de devoir se rendre disponible en perma- nence pour assurer dans tout ce que l ’on fait. Travail salarié, ETA, exploitation familiale, vie de famille… On est obligé de jongler en permanence. Du côté des travaux agricoles, j’ai aussi l’impression que le métier devient de plus en plus en flux tendu, avec des plannings sans temps morts. Je constate que l ’organisation du travail est en train de se rapprocher petit à petit de ce qui se fait dans les travaux publics ».
Avec trois associés pluri-actifs, l’ETA ne peut fonc- tionner qu’avec une répartition rigoureuse des responsabilités de chacun, même si du point de vue opé- rationnel, les associés savent rester polyvalents. Pierre se charge ainsi de la partie administrative de l’ETA. Gilles a en charge la pulvérisation et la partie adminis- trative de l’exploitation agricol. Quant-à Charles, c’est lui qui gère les salariés, l’atelier et la partie opération- nelle des travaux, notamment l’activité de lin-fibre qui représente la moitié du chiffre d’affaires de l’ETA.
Les associés très pris par leurs activités respectives, ont néanmoins su prendre des virages stratégiques importants depuis la reprise de 2009. Le premier et non le moindre a certainement été l’abandon de l’ac- tivité d’arrachage de betteraves, au profit de l’alignage et du ramassage de cailloux notamment. Cette activité est assez aléatoire entre août et octobre. Elle dépend beaucoup de la météo et aussi de la trésorerie des exploi- tations. Certains clients y font appel également pour se fournir des cailloux de terrassement à bon compte au coût de 2 €/t. Par ailleurs, l’entreprise a réalisé une belle première saison pour son nouvel andaineur à tapis avec 500 ha réalisé entre mai et juin en prestation. « C’est vraiment différenciant et cela nous a même permis de recruter de nouveaux clients », se félicitent les associés.
Texte et photo: Alexis Dufumier