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Avec un début d’automne sec et peu de couverts, les limaces sont restées plutôt discrètes jusqu’au retour des pluies courant octobre. Cela ne doit pas faire oublier que le printemps a été très favorable à l’augmentation des populations et par conséquence, au risque potentiel ! L’été sec a limité les déchaumages efficaces et donc, la potentielle destruction d’œufs. Avec des semis retardés et des levées lentes et échelonnées, le nombre de parcelles où les jeunes plantules sont exposées aux attaques de limaces est particulièrement important cette année et reste significatif même en ce début décembre.
Dans les réseaux d’observation des BSV de la région, le nombre global de parcelles où sont signalés des dégâts est supérieur à la moyenne même si, à l’échelle des petites régions naturelles, cette plus forte fréquence des attaques n’est pas toujours « captée » par le réseau de parcelles observées. L’intensité des attaques, elle, n’est pas forcément plus élevée en moyenne que les années antérieures dans les réseaux d’observation de la région. En effet, le risque est très dépendant de l’historique des pratiques de la parcelle et concerne avant tout, cette année, les situations les plus tardives.
Le rafraîchissement en cours est-il suffisant pour stopper l’activité des limaces ?
S’il est vrai que l’activité des limaces est fortement ralentie, les adultes ne sont pas détruits tant que les températures restent positives. Jusqu’à environ 5°C, des dégâts peuvent encore être occasionnés sur les jeunes plantules qui tardent à atteindre 3 feuilles. En deçà de 5°C, les interventions ne sont plus justifiées, les limaces auront tendance à migrer dans le sol pour se protéger et attendre le retour de températures plus élevées. Pour décider d’une intervention : observer les parcelles !
Chaque parcelle présente son propre risque qui peut être estimé par observation ou par suivi de pièges. Entre la levée et 3 feuilles, il faudra tenir compte, pour décider d’une intervention, de la présence de limaces en activité, de la présence de dégâts significatifs (> 30 % de plantes attaquées) et, s’il s’agit d’une ré-intervention, de la présence ou non de granulés visibles sur la parcelle.
Figure 1 : grille de décision et seuil d’intervention contre les limaces
Rappelons que l’application de granulés a comme seul objectif de protéger la culture au stade sensible au regard d’un niveau de population active préoccupant, mais ne permet pas de réduire cette population et donc, à terme, de réduire le risque. Pour cela, il faut engager sur plusieurs années des méthodes agronomiques, voire modifier le système de culture pour détruire le milieu de vie des limaces.