Papillon de nuit de la famille des noctuidae, l’agrotis ipsilon (ou ypsilon) est un lépidoptère classé parmi les ravageurs du maïs en raison des attaques agressives de ses chenilles (couramment appelée le « ver gris ») sur les jeunes végétaux.
A taille adulte, le noctuelle peut atteindre jusqu’à 4,5 centimètres d’envergure, dispose d’ailes marrons ornementées chacune de taches plus claires. La larve, grisâtre au niveau du corps et brunâtre à la tête, atteint la même longueur que l’adulte a son dernier stade. Une petite mâchoire lui permet de se nourrir.
Contrairement à la noctuelle des moissons (Agrotis segetum), qui est un papillon sédentaire, l’Agrotis ipsilon va migrer vers le continent africain durant la saison hivernale.
La noctuelle ipsilon est également appelée « noctuelle du maïs » par sa propension à s’en délecter.
En France et dans toute l’Europe septentrionale, la noctuelle baignée va connaître une à deux générations par an.
Le cycle débute par le vol retour de migration des papillons qui apparaissent au Sud de la France. C’est alors que les femelles pondent jusqu’à 1500 œufs par paquets de 10 à 15 œufs disséminés sur des zones fraîchement travaillés pour les semis et des sols relativement humides.
L’Evolution embryonnaire est de 4 à 5 jours. La larve évolue par stades durant 45 à 60 jours. Au dernier stade de larve, la nymphose se réalise dans le sol. La génération d’adultes migre un peu plus vers le Nord avant de refaire le chemin inverse vers le Sud à partir de de fin juillet jusqu’en septembre.
Les migrations vers l’Afrique et les retours peuvent s’étaler sur plusieurs générations.
L’agrotis ipsilon peut s’attaquer à différentes cutures mais c’est surtout le maïs qui constitue sa cible prioritaire, notamment dans la moitié Sud de la France.
La chenille de l’insecte peut également se nourrir de différentes plantes basses hôtes comme les pommes de terre, l’aubépine, les betteraves, les asperges, le tabac, les oignons, les laitues et différentes céréales.
Elle est aussi parfois observée sur les gazons des golfs qu’elle ravage également !
L’invasion d’une parcelle, notamment lors d’un vol migratoire retour peut avoir de sérieuses conséquences pour la récolte, en raison de la forte ponte à suivre.
Pendant la période larvaire, la plus nuisible pour les plantations, la chenille se nourrit la nuit des pétioles, feuilles et collets des végétaux en les rongeant. Les végétaux attaqués peuvent être sectionnés, flétrir et dessécher.
En cas d’une pullulation avérée, l’intégralité du rendement peut se trouver anéanti.
Chaque larve peut ingurgiter jusqu’à 400 centimètres carrés de feuillage durant son développement !
Même si cela reste complexe, parce que les noctuelles sont actives la nuit, il est fondamental d’organiser une observation des parcelles et de détecter au plus vite la présence des chenilles de la noctuelle ipsilon.
Il existe des piégeages par phéromones pour attirer les mâles sur des plaques engluées.
Un des principaux moyens préventifs pour combattre la chenille de la noctuelle est d’appliquer une solution insecticide à base de pyréthrinoïdes sur les semis. La solution a pour effet de repousser la larve.
Certains ennemis naturels comme les oiseaux, les taupes ou des insectes auxiliaires peuvent enrayer la prolifération.
Reconnaissable parce qu’elle s’enroule sur elle-même lorsqu’elle est découverte, la chenille peut être éliminée manuellement. C’est un travail long et fastidieux, mais qui est préférable à une pullulation qui sera difficile à enrayer. Il existe toutefois des insecticides à utiliser avec méthode en cas de forte infestation.