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La noctuelle des moissons

Dotée du nom scientifique d’agrotis segetum, la noctuelle des moissons est un papillon nocturne qui peut mesurer jusqu’à 4 centimètres à taille adulte. Elle se différencie de la noctuelle baignée ou agrotis ipsilon, qui cible généralement le maïs.

Insecte de l’ordre des lépidoptères et de la famille des noctuidae, c’est par sa chenille – le ver gris qu’il se mue en véritable ravageur de nombreuses plantes cultivées par l’homme, dont les céréales, la betterave ou encore la pomme de terre.

Les ailles antérieures de la noctuelle des moissons sont généralement de couleur brune tandis que les ailes postérieures sont blanches chez les mâles, et grises chez les femelles, affinées dans les deux cas d’un liseré noir.

La larve peut atteindre jusqu’à 5 centimètres. Elle dispose d’une tête rougeâtre et d’un corps tirant vers le gris. Chacun des segments de la chenille comporte deux petites tâches noires, et deux à l’arrière, dotées d’une soie.

Cycles du développement de la noctuelle des moissons

L’agrotis segetum peut connaître une à deux générations par an, plus rarement même une troisième.

Suivant les régions où elles évoluent, les noctuelles passent l’hiver sous forme de larve à des stades pouvant être différents puis apparaissent en avril.

Dans les régions du Nord, la chenille hiverne lorsqu’elle est à son dernier stade d’évolution. Elle peut également se nymphoser dans le sol.

Dans les régions du Sud, le développement est accéléré : les chenilles issues des résurgences d’avril se nymphosent en juin/juillet, pour une génération d’adultes en été. Une seconde génération de chenilles apparaît donc à la fin de l’été et au début de l’automne. Parfois, si le climat le permet, une troisième génération (partielle) peut se développer.

Les pontes se font par petits groupes d’œufs sur les faces intérieures des plantes ou sur les tiges.

La noctuelle des moissons est sédentaire, sauf dans quelques cas de migration parfois observées.

Les types de cultures touchées

Les noctuelles des moissons et leurs larves sont polyphages. Elles s’attaquent à de nombreuses cultures comme la pomme de terre et la betterave mais elles ont bien évidemment, comme leur nom l’indique, pour cœur de cible les parcelles céréalières.

Les dégâts causés par la noctuelle des moissons

Les chenilles de la noctuelle des moissons, le ver gris, s’avère la plus nuisible pour les cultures céréalières. A peine sortie des œufs, la larve cherche à se nourrir et dévaste les végétaux.

Certaines larves de noctuelles sont défoliatrices, parce que leurs attaques se font sur la partie aérienne des plants. D’autres sont des noctuelles terricoles, puisqu’elles ciblent les végétaux sur et dans le sol, pouvant dévorer et sectionner les plants à leur base.

Tiges, feuilles et fruits sont attaquées.

Il est en revanche très rare de voir se dérouler des infestations majeures et les dégâts restent à la marge pour les récoltes.

Quand et comment intervenir contre ce ravageur ?

L’observation de la présence de noctuelles peut se faire par le travail de la terre : un binage autour de plants jusqu’à une petite profondeur permet de détecter la présence de larves.

Première mesure agronomique : éliminer méticuleusement les résidus de culture et tout débris pouvant constituer un refuge pour les noctuelles et leurs larves d’hivernation.

Même si le procédé s’avère complexe pour les cultures céréalières, Il est également possible de protéger tout ou partie de parcelle avec des toiles ou voiles de protection pour proposer une barrière physique aux insectes.

L’utilisation de nématodes auxiliaires est une possibilité.

Parmi les mesures phytosanitaires, l’utilisation d’insecticides sur les semis peut permettre de préserver la récolte de toute attaque. Parce que la pulvérisation à des stades plus avancés aura moins d’effet contre agrotis segetum.
 

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