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La méthanisation à la française s’accélère

La méthanisation agricole à la française a le vent dans le dos et ceux qui la portent depuis depuis quelques années peuvent se réjouir.

Dans son dernier décompte du 1er septembre dernier, l’Ademe comptabilisait 356 méthaniseurs agricoles (130 MW) installés principalement dans des fermes de Bretagne, Pays de la Loire et Grand Est. Selon l’Agence de maîtrise de l’énergie, le cap des 900 méthaniseurs agricoles pourrait être atteint en 2022, se rapprochant ainsi de l’objectif initial du plan « énergie méthanisation autonomie azote » (2013) d’atteindre les 1 000 méthaniseurs en 2020.

A l’époque, ce plan du gouvernement Ayrault porté par le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll prévoyait la mise sur pied d’une filière valorisant prioritairement les effluents d’élevage (mais aussi des déchets verts, des co-produits agroalimentaires, des boues, etc.). Ce digestat produit du méthane qui alimente des cogénérateurs pour produire de l’électricité ou peut être injecté, après épuration et compression, sur le réseau gazier. Et l’azote contenu dans le digestat devient aussi efficace qu’un fertilisant d’origine chimique sur les cultures.

C’est pourquoi le gouvernement parlait à l’époque, dans son discours sur l’agroécologie, de « méthanisation à la française » par opposition à la méthanisation allemande qui fonctionne avec des cultures énergétiques. Jusqu’à présent cependant, la France aura connu quelques difficultés dans sa mise en œuvre, principalement pour des questions de rentabilité. Finalement, « l’Etat a compris l’intérêt de favoriser son développement », explique Jean-Marc Onno, éleveur dans le Morbihan et vice-président de l’association des agriculteurs méthaniseurs de France (AAMF).

Les tarifs de reprise des kilowatts électriques issus des méthaniseurs ont été progressivement relevés, les seuils réglementaires rendus plus cohérents et les délais d’instruction des dossiers réduits. Les différentes crises agricoles ont fait le reste, en ce sens qu’elles ont incité des agriculteurs à investir, parfois beaucoup – comptez près de 10 000 euros par kilowatt installé, les sites faisant en moyenne 250 kWe – pour s’assurer une nouvelle source de revenus par la production d’énergie. De 100 projets par an entre 2014 et 2017, l’Ademe en a recensé 168 cette année. Et ce n’est sans doute pas fini : le Président de République Emmanuel Macron a annoncé, le 22 février, la création d’un fonds de garantie de 100 millions d’euros pour accélérer la méthanisation agricole.
 

L’illustration ci-dessous est issue de Fotolia, lien direct : https://fr.fotolia.com/id/165696030.
 

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