L’Angola, le dernier grand marché de farine en Afrique de l’Ouest
Au fil des ans, les importations de farine ont progressivement disparu d’Afrique de l’Ouest, la zone s’équipant peu à peu de moulins. Un pays faisait encore office d’exception : l’Angola. Il existait historiquement un vieux moulin, mais il est inactif depuis bien longtemps…
Or, avec la chute des cours du pétrole, le gouvernement angolais pousse à la diversification de l’économie, notamment dans l’agroalimentaire. Les Grands Moulins d’Angola (Grandes Moagens de Angola – GMA), situés dans le port de Luanda, ont ainsi été inaugurés en mai 2017. Avec une capacité d’écrasement de 1 200 tonnes de grain par jour, le moulin pourrait traiter près de 370 000 tonnes de blé par an, et donc produire environ 270 000 tonnes de farine. La consommation du pays étant de 500 kt de farine actuellement, le reste serait encore importé directement du marché mondial (sous forme de farine). Mais cette ouverture va certainement provoquer une réaction en chaîne (d’autres projets de construction de moulins sont en cours) et les autorités locales estiment qu’à l’horizon 2020, le pays pourrait être autonome et produire localement tous ses besoins en farine.
Un virage à ne pas manquer pour le blé français
L’Angola n’étant pas un producteur de blé, l’ensemble de sa consommation est importé. A l’heure actuelle, le marché de la farine est majoritairement capté par la France et la Turquie avec respectivement 38 % et 39 % des parts de marché sur les trois dernières campagnes (figure 1).
Figure 1 : moyenne triennale (2014-2016) des importations de farine en Angola (t)
Source : Gain report, USDA
A la fin de la campagne 2016/17, le switch farine/grain a commencé à avoir lieu, et le premier bateau de blé français de 25 kt est arrivé sur le sol angolais, ce qui en fait la première origine écrasée dans le moulin ! Espérons que ce soit de bon augure pour la suite, et que l’Angola continuera de se tourner vers la France pour s’approvisionner en grain.