Les cultures fourragères sont diverses pour répondre aux besoins des éleveurs, de leur organisation, mais aussi des animaux à nourrir. Cette diversité leur permet de s’adapter à toutes les conditions pédoclimatiques.
Pour s’adapter à la diversité des terroirs, il n’y a pas de système fourrager unique, mais des déclinaisons choisies pour leur cohérence avec chaque exploitation. De cette cohérence découle la rentabilité.
Un système fourrager cohérent permet d’arriver à l’autonomie en assurant suffisamment de matière sèche pour les besoins annuels du troupeau. Il sera le plus qualitatif possible pour limiter les besoins de complémentation en azote et en énergie.
Dans sa réflexion, il faut organiser ses rotations sur 4 à 10 ans pour concilier la production de ses prairies, tout en bénéficiant de l’effet prairie sur ses cultures annuelles. Le choix de ses cultures fourragères doit être fait selon leur utilisation. Pâturage ou fauche, ce ne sont pas les mêmes espèces qui donneront le meilleur rendement. Pour le pâturage, préférez des espèces appétentes, qui tolèrent le piétinement et qui sont tolérantes aux maladies. Alors que pour une valorisation par la fauche, on peut chercher à optimiser le rendement et surtout la teneur en protéines.
Par souci d’économie et pour limiter le recours à des protéines importées, de plus en plus d’éleveurs composent leur système fourrager en incluant des cultures riches en protéines, comme le sont les légumineuses.
On pense bien sûr aux légumineuses mais se développe également la culture des méteils, ces mélanges de céréales à paille et de légumineuses à graines, qui pourront être récoltés soit à maturité pour valoriser les graines, soit à un stade immature auquel elles seront ensilées ou enrubannées.
Les derniers étés l’ont montré, sécheresse et températures élevées mettent à mal la production fourragère en été, obligeant à entamer les stocks. Pour renforcer les systèmes fourragers face aux aléas climatiques, les semenciers travaillent à adapter les nouvelles variétés à ces exigences climatiques, par exemple en proposant des plages de précocité plus importantes.
Ce sont aussi de nouvelles cultures qui font leur apparition. Dans les prairies, on voit fleurir de la chicorée, plante qui résiste bien à la sécheresse. Le sorgho fourrager a fait ses preuves dans les régions du sud. D’autres cultures, moha, silphie, millet perlé, entre autres, sont testées.
La diversité des cultures fourragères va de pair avec une multiplicité des modes d’exploitations, pour s’adapter à tous les systèmes d’exploitation.