Pommes de terre, betteraves, pois de conserve, haricots de surgélation, et bientôt méthanisation. L’ETA BD Agri qui soufflera l’an prochain ses dix bougies, s’est organisée pour travailler de concert avec des activités indus- trielles diversifiées.
Au départ, nous avons créé l’entreprise BD – Agri en 2009, pour répondre à la demande du terrain », retrace son responsable, Jacky Baes. Basée à Chaudun dans l’Aisne, la société qui récolte désormais chaque année entre 2000 et 2400 ha de céréales et 1500 ha de betteraves avait commencé par l’activité de moissonnage avant de se poursuivre sa lancée en betterave sucrière. Dès le démarrage, l’ETA s’est développée conjointement aux activités de l’EARL familiale. Cette dernière est cliente de l’entreprise pour l’intégralité des travaux consacrés aux cultures et assure ainsi à BD Agri un socle de 800 ha de travaux de A à Z. Le lien opérationnel entre l’ETA et l’EARL s’est construit également autour de BCG Picardie. Ce groupement d’employeur a été constitué afin de ventiler la main d’oeuvre indifféremment sur l’une ou l’autre des deux structures elles-mêmes adhérentes du groupement. BCG compte aujourd’hui 11 permanents auxquels s’ajoutent le cas échéant un maximum de cinq saisonniers.
L’exploitation agricole orientée autour des cultures industrielles, comporte une activité de pommes de terre de consommation importante, avec une activité de déterrage et de stockage à façon. Dans ce cadre, l’EARL est certifiée Global Gap. Ce label de qualité est inter- nationalement reconnu par l’aval et notamment par l’entreprise Mc Cain avec laquelle l’entrepreneur travaille en étroite collaboration. Le spécialiste de la frite surgelée a en effet relocalisé récemment une partie des contrats de mise en culture dans l’Aisne en vue de rapprocher la production, de son usine de la Marne. BD Agri se charge ainsi des 600 ha de plantations et des arrachages chez les nouveaux planteurs, tandis que l’EARL assure une partie du déterrage et du stockage. « Que ce soit en pommes de terres, betteraves sucrière, pois de conserve, haricots de surgélation etc, nous sommes habitués à fournir des productions et des services aux filières industrielles. Nous connaissons très bien leurs exigences », constate Jacky Baes. De cette proximité avec ce secteur, l’ETA, s’est appropriée une organisation du travail rigoureuse favorisant la sécurité du personnel, ainsi que le suivi de la qualité des prestations et de la conformité aux exigences formulées en interne.
Un pied dans la méthanisation
Via l’EARL familiale, l’ETA BD agri se trouve aujourd’hui impliquée indirectement dans un projet de méthanisation à injection directe qui sortira de terre en 2019 à une distance de 5 km du siège. « Avec la méthanisation, nous ne sommes plus seulement fournisseur de l’industrie. Nous devenons nous-mêmes les industriels et nous devons adapter encore plus nos pratiques aux standards de ce secteur », souligne l’entrepreneur. Un projet de Cuma est à l’étude pour assurer les besoins en transport et en manutention du prochain site. Cependant le méthaniseur est potentiellement pourvoyeur d’activité supplémentaire pour l’ETA. Dans une zone presque dépourvue d’élevage, l’unité fonctionnera en grande partie sur la base de culture industrielles à vocation énergétiques (Cives). La présence de surfaces de pois de conserverie dans son périmètre (dont les récoltes sont précoces), laisse espérer à l’entreprise de pouvoir développer des surfaces de Cives de maïs ensilage en dérobée. En parallèle, l’EARL compte utiliser une rampe Listech d’une capacité d’épandage de 200 m3/h. Cela permettrait de valoriser les digestât tout en s’affranchissant des allers-retours nécessaires en système d’épandage par cuve à lisier.